Pour la 3ème fois consécutive, le chiffre record des fusions-acquisitions dans les datacenters vient d’être battu. La forte demande en cloud computing en est la principale origine.

Le nombre de fusions-acquisitions dans les datacenter continuellement en hausse

Apparemment, il n’y a pas que la température ambiante qui s’élève dans les datecenters. Pas plus tard que l’été dernier, la chaleur a en effet provoqué un arrêt intempestif des services de Google Cloud et Oracle hébergés dans des centres de données loués en Angleterre. La valeur des sommes déboursées par les investisseurs pour louer les services de ces immenses bâtisses qui abritent les serveurs informatiques des géants de la tech et de nombreuses sociétés suit la tendance.

Selon Synergy Research, un prestataire expert en étude de marché, 2022 a vu se réaliser 87 transactions de fusions-acquisitions dans les centres de données. Elles totalisent 24 Mds de dollars, outre les 18 Mds de dollars supplémentaires des autres opérations en cours de finalisation. S’y ajoute pourtant le flux régulier des opérations réalisées sans préavis public. Le tout amène le nombre de fusions-acquisitions réalisées dans le domaine en 2022 au même niveau que celui de l’année précédente.

48 Mds de dollars d’opérations de fusions-acquisitions réalisés en 2021

De gigantesques opérations de fusions-acquisitions ont en effet profité au marché, comme ce qui s’est passé en 2021 où des datacenters s’écoulaient à 48 Mds de dollars au total.

Au premier trimestre 2022, KKR a entre autres réalisé le rachat et la sortie de la bourse du CyrusOne pour 15 Mds de dollars. Selon les analystes de Synergy Research, DigitalBridge, l’ancien Colony Capital et Switch devraient aussi conclure leur accord à l’approche de la fin de l’année. En effet, DigitalBridge devrait acquérir Switch pour 11 Mds de dollars. Selon Bloomberg, GlobalSwitch pourrait être vendu par son propriétaire chinois pour 10 Mds de dollars.

Au cas où 2022 battrait la performance de 2021, elle pourrait être la 3ème année consécutive à le faire. Le succès de ces datacenters, des bâtiments climatisés et reliés aux centres du réseau Internet, tient en grande partie de la forte demande en serveurs informatiques. On parle surtout de ceux loués en ligne par les plateformes de cloud computing. Dans l’attente des données du 2nd et 3ème trimestre de l’année, on sait d’ores et déjà que les GAFAM ont élevé de 36 % leurs revenus pendant le 1er trimestre.

Les fonds d’investissement à l’action

Au lieu d’ériger eux même leurs datacenters et d’en assurer la gestion, les experts du cloud comptent surtout hors des USA sur ceux d’Equinix, Digital Realty Interxion et de leurs concurrents. Il appartient ainsi à ces champions du cloud d’en construire partout sur la planète et de trouver de l’argent pour le faire, surtout auprès des groupes d’investisseurs.

D’ailleurs le PDG de l’un d’eux pense que les rachats dans le secteur vont continuer sur cette lancée. Prenant majoritairement part dans la presque totalité des acquisitions fraîchement réalisées dans le domaine, les fonds d’investissement doivent pourtant ralentir la cadence dans les mois à venir. En effet, l’environnement économique et les taux d’intérêt relativement bas actuels ne prêtent pas tellement aux dépenses faramineuses.

Un avenir qui s’annonce sombre

Selon Jim Chanos, l’expert en vente à découvert, il n’y a même plus d’avenir pour le secteur des centres de données. D’après lui, les opérateurs des datacenters risquent même d’être concurrencés par les plateformes de cloud et doivent s’y faire.

Une telle affirmation n’ayant pas été du goût des concernés, un des leurs a répliqué que le secteur n’a jamais été aussi florissant. La demande des entreprises considérées comme des partenaires se fait toujours aussi forte, ce qui rend l’affirmation de Jim Chanos de non fondée. En effet, celle-ci ne correspond pas et va même à l’encontre des comportements actuels et passés des grandes enseignes spécialisées dans le cloud.