Des syndicats de Nexter et du groupe français de construction navale militaire DCNS se sont inquiétés vendredi du rapprochement de leurs entreprises respectives avec le groupe électronique de défense Thales.

Nexter (ex-Giat) et Thales ont annoncé jeudi être en discussions pour rapprocher au sein de Nexter, leurs filiales munitionnaires Nexter Munitions et TDA Armements.

"Cette opération n'est ni plus, ni moins que le début d'un processus de privatisation du groupe Nexter, aujourd'hui détenu à 99.99% par l'Etat", estime la CGT du groupe Nexter dans un communiqué.

Le syndicat a rappelé que le changement de statut de 1989 avait déjà "coûté au groupe (...) la perte de 15.000 emplois, la fermeture de plusieurs sites et la disparition de trop nombreuses compétences industrielles dans les armes et munitions de petits calibres".

Enfin, la CGT estime que "l'ouverture du capital de Nexter affaiblirait la maîtrise publique dans le secteur de la défense", une mission régalienne de l'Etat.

Nexter compte quelque 2.700 salariés et dispose de 9 sites de production en France.

De son côté, la CFDT du groupe français de construction navale militaire DCNS (ex-Direction des constructions navales) s'est inquiétée de la prise de participation de Thales de 25% à 35% dans le capital du groupe, estimant que l'Etat se désengageait "un peu plus de son industrie navale militaire".

Le syndicat s'est interrogé sur "le +modèle Thales+ de l'entreprise +presque+ sans ouvriers" considérant que si ce modèle était imposé à DCNS, cela aurait des "conséquences désastreuses" sur le "devenir des chantiers et des ateliers de fabrication et celui des personnels à statut d'ouvriers d'Etat".

DCNS est un champion des exportations françaises dans le domaine de la défense et emploie 12.500 salariés. Il compte encore 4.800 ouvriers d'Etat. Chaque année, 500 à 600 d'entre eux quittent l'entreprise.

THALES

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