Transmettre un cabinet d'administration de biens qui appartient à la famille n'est pas une simple opération commerciale. Une vente sur deux de cabinet d'administration de biens concerne aujourd'hui un actionnariat familial. Si ces structures jouissent d'une excellente réputation auprès des acheteurs potentiels, leur histoire est souvent chargée de sentiments, de non-dits et parfois de désaccords entre actionnaires qui peuvent compliquer sérieusement le processus de cession.

Deux configurations familiales, deux enjeux différents

Il existe deux grandes catégories de cabinets familiaux. D'abord, les cabinets héritiers d'une longue tradition familiale, où plusieurs générations de dirigeants se sont succédé et parfois continuent de travailler ensemble. Ensuite, les cabinets familiaux de première génération, où plusieurs membres d'une même famille sont salariés et actionnaires, par exemple des frères et sœurs, ou un couple marié.

La première configuration est généralement plus délicate à gérer, notamment lorsque le fondateur est toujours présent dans l'entreprise. Pour les successeurs, convaincre le père ou le grand-père de vendre n'est pas toujours aisé, surtout quand ce dernier a bâti l'activité et l'a menée au succès. Lui doivent-ils beaucoup : une réputation reconnue et un patrimoine stable, garanti par la fidélité de clients depuis des décennies.

Trois défis majeurs à anticiper

Clarifier le pouvoir de décision. Avant toute chose, il est crucial de vérifier qui prend vraiment la décision et s'il dispose des cartes en main. C'est d'abord une question de droit : qui détient les droits de vote ? Mais des surprises moins rationnelles surgissent fréquemment. Lorsque plusieurs enfants ont hérité d'une affaire familiale et disposent de parts différentes, les associés minoritaires peuvent exprimer leur mécontentement à l'occasion de la vente, même si tout a été fait dans les règles.

Anticiper les conflits latents. Les dissensions sur la valeur de l'affaire sont souvent entremêlées aux relations familiales, aux regrets et aux non-dits. Un décalage entre le nombre de parts sociales et le pouvoir réel, dans un contexte passionnel lié à l'image du fondateur et à l'organisation de la succession, peut paralyser même l'associé majoritaire. Un professionnel expérimenté anticipe ces tensions, prévient l'actionnaire principal du risque et l'aide à aplanir les difficultés en amont.

Trouver le juste prix. Les divergences de valuation sont parfois exacerbées par les non-dits familiaux. C'est là qu'intervient la connaissance du marché et des transactions récentes. Avec une valorisation réaliste, une affaire se vend généralement en six mois.

L'atout majeur des cabinets familiaux

Bonne nouvelle : les cabinets familiaux attirent particulièrement les acheteurs. Ils sont généralement synonymes d'une bonne implantation locale, de clients fidélisés parfois depuis plus de 30 ans, et d'une activité de gestion locative bien développée – cette dernière étant particulièrement recherchée sur le marché.

De plus, une affaire familiale offre aux actionnaires qui le souhaitent la possibilité de rester comme simples salariés après la vente, tout en conservant parfois une minorité au capital. Cette configuration permet à chacun de trouver son intérêt, financier bien sûr, mais aussi en termes de projet professionnel futur.

Conclusion : l'importance du conseil spécialisé

Vendre un cabinet familial demande bien plus qu'une simple valorisation d'entreprise. Cela exige de mettre de la rationalité dans les débats, d'anticiper les conflits potentiels et d'amener toutes les parties à s'entendre autour du meilleur prix possible. C'est le rôle du professionnel de la cession.