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Brexit : Les acquisitions MIDCAPS sur le
marché britannique se poursuivent
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Mercredi 26 Octobre 2016 à 12h12 par FRENGER CORPORATE FINANCE

Brexit : Les acquisitions MIDCAPS sur le marché britannique se poursuivent


Par Jean-Noël Mermet, PDG fondateur, Frenger International


Le Royaume-Uni n’observe pas encore le ralentissement économique annoncé et reste un marché sur lequel les Français investissent. Mais plusieurs points sont surveillés de près par les milieux d’affaires, notamment la politique de Theresa May et la teneur à venir des discussions sur la sortie de l’UE. Regard d’un Français qui a créé son entreprise il y a 30 ans à Londres.


Toutes les analyses convergent : il n’y a pas, pour le moment en tout cas, de panique dans les milieux d’affaires ou de dégringolade du marché britannique. Au contraire, étonnamment, et malgré la chute de la livre sterling de début octobre à son niveau de 1985, la dynamique de croissance se maintient avec des prévisions annoncées autour de +1,8% sur l’année 2016, soit au-dessus de la moyenne constatée dans les autres pays de l’UE.

Conséquence sur le marché des M&A midcaps – qui représentent, rappelons-le 90% du marché des M&A : les opérations d’acquisitions d’entreprises britanniques par des acteurs français sont certes moins nombreuses qu’en 2015 mais continuent néanmoins d’être conclues, que les démarches aient engagées avant le Brexit ou pas. Une étude menée par Frenger International révèle qu’il y a eu 14% d’acquisitions d’entreprises britanniques en moins par des acheteurs étrangers sur le 3ème trimestre 2016 par rapport au 3ème trimestre 2015 mais que cela reste inférieur à la baisse constatée sur le marché M&A au niveau mondial qui est, elle, de -22%.

Un autre sondage réalisé l’été dernier auprès des conseils M&A britanniques montrent que 76% d’entre eux ne ressentent pas de coup de frein de l’activité, et comptent toujours autant d’entreprises étrangères parmi les acquéreurs potentiels. Pour 60% de ces conseils M&A, le Brexit n’a pas d’impact perceptible sur la valorisation des entreprises. Un bémol toutefois : 30% reconnaissent avoir perdu une opération au 3ème trimestre 2016 suite au référendum.

Que retenir de ces chiffres ? Que le Royaume-Uni reste toujours considéré comme l’un des 3 marchés européens où il est essentiel d’être implanté. La chute de la livre sterling a à ce titre 2 atouts :

- Les acquéreurs bénéficient de coûts d’achat moins élevés de 16% qu’il y a un an. C’est une opportunité qu’il faut savoir saisir car elle ne durera pas éternellement. Toutefois, pour la bonne conduite d’une opération, il ne faudra pas oublier de pondérer ce gain en prenant en compte, dans les calculs de rentabilité et de remboursement de la dette, la minoration des profits lors de leurs enregistrement et consolidation en Euros. Il sera aussi prudent de ne plus se baser uniquement sur l’historique des performances économiques pré-Brexit mais sur les données du trading récent post-vote du Brexit et de suivre de près les performances mensuelles avant de finaliser une acquisition.

- Le niveau actuel de la livre sterling a amélioré considérablement la compétitivité internationale de certaines activités de prestations de services comme le conseil aux entreprises qui peuvent ainsi gagner plus facilement des contrats sur des marchés étrangers.


Cela veut-il dire que la partie est gagnée ? Loin s’en faut. 3 points concentrent l’attention des milieux d’affaires britanniques.

Tout d’abord, les négociations de sortie de l’Union Européenne. Il n’est pas dans l’intérêt, ni du Royaume-Uni, ni de ses partenaires européens, qu’elles soient conflictuelles ni trop longues. L’enjeu ici ne se joue pas tant au niveau des accords qui pourraient être conclus entre membres de l’UE mais de l’image globale renvoyée par l’Europe vers ses partenaires internationaux. Si des conflits entre pays européens gênent le bon déroulement des affaires, il est fort probable que les Américains, Canadiens, Japonais ou encore les BRIC et autres pays émergeants ne s’embêtent pas de querelles internes et décident d’investir dans d’autres régions du monde. C’est l’attractivité de l’ensemble des pays européens qui requièrent des négociations « paisibles » et constructives.

Deuxième point : les décisions politiques que prendra Theresa May. La Premier Ministre du Royaume-Uni va a priori s’efforcer de prendre des décisions qui pérennisent la dynamique de croissance économique de son pays sans pour autant « brader » la décision actée par le référendum de sortir de l’Europe. A ce titre, elle bénéficie d’une vraie marge de manœuvre et de délais plus longs pour discuter dans la mesure où elle a succédé à David Cameron sans qu’il y ait eu d’élections au sein du parti conservateur et que l’opposition travailliste actuelle n’a aucune chance d’être élue. Cette latitude lui a notamment permis d’annoncer mi-août sa volonté de mettre sur pied une politique industrielle là où le pays avait, depuis les années Thatcher, misé avant tout sur les services. Restera à voir si le jeu de politique intérieure la conduira vers un hard ou un soft Brexit. Et là, les paris restent très ouverts….

Enfin, le sujet très sensible de la libre circulation des personnes, condition sine qua non pour faire partie du marché unique. Les entreprises s’expriment régulièrement sur l’importance pour elles de maintenir au maximum cette libre circulation. Theresa May a pour l’heure pris des positions qui ont irrité et inquiété les milieux d’affaires, estimant que l’absence de contrôle de l’immigration était le principal grief des partisans du Brexit. Or il s’avère que la sortie de l’Europe a avant tout été demandée par des Britanniques lassés de décisions prises par des technocrates européens connaissant mal la réalité de leur pays et se voyant imposer des choix (et des sujets) par des technocrates incontrôlables !

Les négociations de sortie de l’UE ont été fixées pour mars 2017. C’est après seulement que seront négociés les accords avec le marché unique car il faut que le Royaume-Uni soit sorti de l’UE pour engager les discussions. D’ici là, l’incertitude risque fort de demeurer. Il est souhaitable que Theresa May communique dès que possible ses intentions et objectifs pour la négociation des conditions futures avec l’Europe afin d’apporter une clarté indispensable à la prise des décisions et d’investissements des entreprises. Sans cela, le risque de récession augmentera considérablement en 2017 et la Banque d’Angleterre sera amenée à réduire encore les taux d’intérêt.



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