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Témoignages

Didier Chambaretaud, 65 ans repreneur FUSACQ

Didier Chambaretaud, 48 ans, Repreneur FUSACQ
Let Services, 50 salariés, Externalisation du courrier des entreprises

Ancien du conseil en stratégie, Didier Chambaretaud a repris un groupe de 3 sociétés, spécialisé dans l'externalisation du courrier des entreprises depuis février 2007 grâce à Fusacq : Let Services située en Lorraine (Metz).
Il a relaté son expérience dans un livre : "Reprise d'entreprise"

" J’ai analysé 60 cibles environ et discuté plus de 20 dossiers à fond,
émis 7 lettres d’intention, signé deux protocoles et finalement repris Let "


FUSACQ : Pouvez-vous nous décrire la société LET Service ?

Didier Chambaretaud : Let Services a été créée en Février 2007 pour la reprise des trois sociétés du groupe Let spécialisé dans l’externalisation du courrier des entreprises : transport du courrier entrant et sortant, courrier interne, tri, routage, affranchissement et archivage en France et au Luxembourg. Son siège est à Metz. Elle compte environ 50 personnes et réalisera 3,5 M€ en 2007. Le projet de cette reprise intègre le cédant P. Vion comme minoritaire et acteur du développement de cette PME régionale pour en faire une enseigne nationale du courrier privé.



Comment avez-vous trouvé cette cible de reprise ?

J’ai identifié cette opportunité en Juillet 2006 grâce à Fusacq. Après trois mois d’inactivité, ce contact s’est réactivé sous l’impulsion de Gérard Collot (cabinet GCPE), l’intermédiaire mandaté par le cédant. Les discussions ont duré 6 mois. Le protocole a été signé mi-décembre 2006 et la transmission des parts a eu lieu le 15 Février.



Pouvez-vous nous expliquer les grandes lignes du montage de reprise ?

Le montage financier est relativement complexe et a été rendu possible grâce à l’implication très forte du conseil du cédant qui a joué un rôle central dans la réussite de cette opération. Il a fallu en effet rencontrer, convaincre et coordonner l’ensemble des acteurs nécessaires à sa mise en place : l’Institut Lorrain de Participations, actionnaire financier minoritaire, le cédant, OSEO en garantie uniquement, la Banque Populaire Lorraine Champagne pour la dette senior, la région Lorraine en contre-garantie et probablement en accompagnement. Je suis désormais le président majoritaire des quatre structures : 3 opérationnelles plus la holding.



Combien de temps a duré votre projet de reprise ?

Ma démarche de reprise a débuté il y a deux ans à l’âge de 46 ans au sortir d’un grand groupe. J’ai analysé 60 cibles environ et discuté plus de 20 dossiers à fond, émis 7 lettres d’intention, signé deux protocoles et finalement repris Let où je suis présent en célibataire géographique depuis plus de 2 mois car j’habite encore pour quelques temps à Cherbourg.




Vous avez écrit un livre pour décrire votre parcours, quelles ont été vos motivations ?


Ancien du conseil en stratégie ayant dirigé diverses structures dans l’informatique en tant que salarié, ma stratégie de recherche a été très large sectoriellement et géographiquement, je l’ai décrite sous le titre suivant : « la mouche ou la guêpe », dans un petit ouvrage que je tiens à disposition de tous les repreneurs. Il s’agit d’un témoignage-vérité sur mon parcours qui fut long et plein de rebondissements. Il a renforcé ma conviction et ma volonté d’entreprendre.

Prise de décision de la reprise : avril 2005
Délai de recherche : 22 mois
Profil du repreneur : Ancien du conseil en stratégie
Apport personnel : 300 000 euros
Localisation : Metz
Age : 48 ans
Situation familiale : marié, 5 enfants
Effectif de l’entreprise : 50 personnes + le dirigeant


Comme j’ai sillonné la France-SNCF avec mon portable sur les genoux et que je n’avais pas lu ce type de reportage vécu, j’ai petit à petit transformé mes notes personnelles en un petit ouvrage qui pourrait être utile à d’autres repreneurs. Je prends des notes depuis toujours pour mieux prendre du recul … autant que cela puisse servir aux autres !


Quels conseils donneriez vous aux futurs repreneurs ?

Parmi mes diverses réflexions, je tire quelques leçons de cette expérience :

1. La reprise, pour moi, est d’abord un itinéraire personnel.
2. Votre projet doit pouvoir s’affranchir des normes convenues en matière de reprise. Le plus important est votre projet et celui de l’entreprise. Jamais je n’aurais acheté une petite entreprise de transport à Metz si je n’avais pas un projet d’envergure dans le cadre de la dérégulation du courrier. Et sans cela, le montage financier n’aurait d’ailleurs pas été possible.
3. Le rôle de l’entourage du repreneur est déterminant.
4. Il existe dans le domaine de la reprise d’entreprises un discours et des idées reçues qu’il vous faudra dépasser.
5. De même, existent dans la transmission des acteurs-clefs utiles mais il vous faudra vous garder de certains et surtout construire votre projet et prendre votre destin en main.
6. La relation avec un cédant est une affaire complexe, fragile où l’acheteur doit convaincre tout autant que sélectionner.
7. Les démarches administratives sont lourdes et parfois incohérentes, les améliorations sont de pure forme. Il faut savoir anticiper ces écueils qui peuvent à l’extrême se révéler bloquants.
8. Pour réussir le montage final puis le « closing », le rôle des conseils des deux côtés et celui des partenaires cités plus haut est essentiel.
9. Le prix est important mais le montage l’est plus encore et le plus dur pour moi fut de rendre liquide mon apport personnel non de réunir investissements et dette senior.
10. La reprise est une étape, non une fin, le plus important est désormais le nouveau projet d’entreprise de Let (qui pourra de nouveau passer par des acquisitions) et auquel a adhéré mon cédant qui me seconde désormais.



Reprise d'entreprise
de Didier Chambaretaud

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