Publicité
Ralentissement de la croissance : quel
impact sur les marchés ? Lettre de
conjoncture Février 2020
Article d'expert

Vendredi 07 Février 2020 à 12h29 par Octave Family Office

Ralentissement de la croissance : quel impact sur les marchés ? Lettre de conjoncture Février 2020


La croissance mondiale n'a pas dépassé 3 % en 2019, soit son rythme le plus faible depuis la crise financière de 2009 (contre 3,6 % en 2018).

L'économie mondiale pourrait enregistrer un léger rebond cette année — si tout va bien. Cependant de nombreux obstacles peuvent se dresser parmi lesquels celui imprévisible d'un ralentissement marqué en Chine et dans d'autres pays du continent asiatique en raison d'une épidémie affectant pour le moment plus particulièrement ce continent.

L'impact de cette épidémie sur l'économie sera dix fois plus important que celui du SRAS, estime l'économiste chinois Teng Tai. En pleine période de Nouvel An chinois, partout dans le pays, les festivités sont annulées, les entreprises sont à l'arrêt, les gens ne prennent pas les transports en commun, des villes entières sont mises en quarantaine, les routes sont bloquées, les vols suspendus, et toute la logistique est hors service.

Les secteurs les plus touchés sont le tourisme, le commerce et le transport. La consommation est également affectée, or par rapport à 2003 (SRAS) celle-ci représente à présent près de 57% du PIB de la Chine.

S'il est pour l'heure trop tôt pour mesurer l'impact du coronavirus sur l'économie mondiale, selon le FMI, de nombreuses entreprises internationales sont exposées à des conséquences pénalisantes pour leur activité du fait de l'importance de la Chine, tant comme marché que comme pays producteur. Depuis l'époque du SRAS, la part de l'économie chinoise dans l'économie mondiale a triplé (18% du PIB mondial). Ce qui veut dire que l'effet de contagion sur les autres économies risque d'être beaucoup plus important et rapide. De plus, l'épidémie survient alors que la machine économique chinoise est déjà en train de ralentir.

Pour soutenir l'économie de tout un pays ébranlé par le coronavirus la banque centrale chinoise a annoncé dimanche qu'elle injecterait l'équivalent de 156 milliards d'euros à son économie.

Les inquiétudes pèsent sur la reprise de la production industrielle alors que les vacances ont été prolongées jusqu’au 9 février par les autorités pour prévenir des déplacements de population susceptibles d'accélérer la diffusion de la maladie.

La crise nourrit également l'inquiétude des entreprises étrangères dont beaucoup réduisent leurs activités.

Sans sous-estimer les risques que le ralentissement chinois fait peser sur l'économie mondiale on constate également d'autres talons d'Achille dans la croissance : le gonflement sans précédent de la dette dans le monde (voir lettre de conjoncture de Janvier 2020) et le ralentissement prolongé de la croissance de la productivité.

Le rythme décevant de la croissance mondiale s'explique en partie par le ralentissement généralisé de la croissance de la productivité observé au cours des dix dernières années

D'autres raisons plus structurelles sont mises en avant pour expliquer ce ralentissement, à savoir la démographie vieillissante dans les économies avancées.

Pour 2020, le FMI anticipe une légère accélération (à 3,4 %), soutenue par les pays émergents, tandis que dans le même temps l'activité devrait être moins dynamique dans un groupe de pays comprenant le Japon, les Etats-Unis, l'Europe et la Chine, soit la moitié du PIB mondial.

Les tensions politiques risquent d'être un des thèmes majeurs en 2020, une situation face à laquelle les analystes attendent de voir si les gouvernements vont prendre le relais de banques centrales se trouvant à court de munition

Au-delà des soubresauts liés aux litiges commerciaux lancés par Washington, un ralentissement économique en Chine et le dossier du Brexit, l'élection présidentielle américaine va occuper les observateurs tout au long de l'année.

Par ailleurs, rappelons que les grandes banques centrales ne disposent que de peu de munitions. La Réserve fédérale américaine (Fed) a en effet baissé trois fois ses taux directeurs en 2019 et la Banque centrale européenne (BCE) a réactivé son programme de rachat dette.

Les taux de dépôt négatifs ont contribué à l'augmentation des exportations par le biais de la dépréciation de l'euro, mais ils entraînent une perturbation des marchés financiers et un affaiblissement des institutions financières et bancaires.

Les gouvernements des grandes puissances économiques mondiales se retrouvent désormais face à des choix politiques majeurs : ils doivent prendre le relai des banques centrales afin de soutenir un niveau de croissance suffisant pour éviter des défaillances d’autres Etats ou d’entreprises qui pourraient conduire à une nouvelle crise financière de grande ampleur.

La solution serait de mettre en place une relance cyclique via une politique budgétaire adaptée. Les gouvernements devront peut-être assumer une partie du fardeau en augmentant les dépenses ou en réduisant les impôts, voire en conjuguant les deux approches. Plusieurs Etats sont hésitants et ne veulent pas prendre le risque de détériorer l’équilibre de leurs finances publiques.

Sur les marchés financiers, l'année qui débute devrait être plus heurtée que 2019. D'importants événements politiques, y compris la candidature du président américain Donald Trump en vue d'un second mandat, seront scrutés par les acteurs du marché. Cela aura un impact conséquent sur la prise de risque, le sentiment oscillant entre les classes d'actifs plus risquées et les classes d'actifs plus « sûres ».

La valorisation des actifs devrait retrouver tout son sens. Le ralentissement de la croissance n'épargnera pas certaines entreprises qui pourraient subir un affaissement de leur marge Les valorisations sont désormais élevées, en particulier aux Etats-Unis, et le potentiel de hausse plus faible surtout si on envisage une baisse sensible des marges des entreprises.

Certains actifs risqués restent cependant attractifs en raison d'un retard pris en 2019.

Alors que les valorisations des sociétés non cotées se sont envolées au point de voir les valorisations des entreprises non cotées dépasser désormais celles des sociétés cotées en Bourse. Le créneau des petites et micro capitalisations accuse un retard et même si une décote semble justifiée par rapport aux grandes capitalisations, elle semble plus difficile à expliquer par rapport au Private Equity.

Les petites entreprises cotées offrent souvent l'intérêt de détenir une position phare sur un marché de niche et de pouvoir ainsi bénéficier d'un réel Pricing Power garantissant à l’investisseur la maîtrise de sa croissance.

En matière d'actifs détenant un potentiel de croissance, les fonds thématiques peuvent également présenter un réel intérêt. La sélection des entreprises répond à une problématique spécifique qu'elle soit technologique, sociologique ou environnementale.

Bien qu'étant liées aux fluctuations du marché, ces entreprises présentent un réel potentiel de croissance à long terme qui leur confère la capacité de surperformer leur marché domestique.

La croissance mondiale risque d'être mise à mal cette année mais les actifs risqués sélectionnés avec rigueur seront probablement générateurs de rendement.

Les Banques centrales poursuivront leur politique de taux bas et injecteront des liquidités pour soutenir les économies mondiales.


Pour en savoir plus


Octave Family Office

Votre Family Office : Local, Impartial, Exclusif. Notre métier : protéger vos intérêts, vous guider dans vos investissements, vous décharger des contraintes administratives.
Octave Family Office
Ile-de-France ( France )
Les dernières actualités de Octave Family Office
07/03/2023 DAF entreprise et DAF patrimonial, quelle valeur ajoutée pour les chefs d’entreprise ?
13/12/2021 L'Europe fragilisée - Lettre de conjoncture Décembre 2021
16/11/2021 Croissance durable : Oxymore ou ambition réalisable ? Lettre de conjoncture Novembre 2021
01/10/2021 Un Brexit lourd de conséquences économiques - Lettre de conjoncture - Octobre 2021
03/09/2021 Que pense la FED de la situation économique et financière ? Lettre de conjoncture - septembre 2021
02/09/2021 OCTAVE distingué dans la catégorie "Forte notoriété" du classement Leaders League 2021 des Multi Family Offices indépendants
06/08/2021 Marchés des matières premières : que se passe-t-il ? Lettre de conjoncture Aout 2021
06/07/2021 Chine : L'histoire se répète - Lettre de conjoncture Juillet 2021
15/06/2021 Croissance : De quoi parle-t-on ?
10/05/2021 L’accroissement des inégalités : un risque majeur pour l’économie - Lettre de conjoncture mai 2021
06/04/2021 Lettre de conjoncture avril 2021
08/03/2021 La reprise, mais dans quelles conditions ? Lettre de conjoncture mars 2021
04/02/2021 Le coronavirus sonne-t-il la fin du libéralisme ? Lettre de conjoncture Février 2021
25/01/2021 Est-il préférable d'acheter comptant sa résidence principale ou d'emprunter et de placer les sommes restées disponibles ?
07/01/2021 Une année imprévisible - Lettre de conjoncture janvier 2021
08/12/2020 "And the winner is..." Lettre de conjoncture Décembre 2020
13/11/2020 Quand la visibilité se réduit - Lettre de conjoncture du mois de novembre 2020
07/10/2020 Une période électorale à haut risque - lettre de conjoncture Octobre 2020
17/09/2020 La sélection des fonds dans un portefeuille financier - Dossier du mois - Septembre 2020
08/09/2020 Les effets inattendus du virus - Lettre de conjoncture Septembre 2020
31/07/2020 La fin du rêve américain ? Lettre de conjoncture Août 2020
10/07/2020 L'Europe comme réponse à une crise inédite - Lettre de conjoncture Juillet 2020
22/06/2020 Inflation, déflation, hyperinflation - dossier du mois Juin 2020
08/06/2020 Et maintenant ? Lettre de conjoncture Juin 2020
29/05/2020 L'évaluation des actifs financiers - dossier du mois de mai
06/05/2020 Dans l'attente d'une meilleure visibilité - Lettre de conjoncture Mai 2020
16/04/2020 Utilisation personnelle d'un bien immobilier détenu au travers de sa société - Dossier du mois d'avril
07/04/2020 Le monde au ralenti - Lettre de conjoncture Avril 2020
27/03/2020 Décryptage de la situation économique actuelle : webinar jeudi 2 avril à 15h00, animé par Fabienne Tokay, présidente d’Octave Family Office
24/03/2020 La transparence des frais dans l'assurance vie - Dossier du mois de mars
09/03/2020 Un virus qui fait trembler l'économie mondiale - Lettre de conjoncture Mars 2020
17/02/2020 Investissement financier : construction d'une allocation d'actifs - Dossier du mois de février
07/02/2020 Ralentissement de la croissance : quel impact sur les marchés ? Lettre de conjoncture Février 2020
16/01/2020 La gestion de trésorerie : un dilemme pour les entreprises - Dossier du mois Janvier 2020
10/01/2020 La dette mondiale, la fuite en avant - Lettre de conjoncture Janvier 2020
30/12/2019 Analyse d’un portefeuille d’actifs financiers - Dossier du mois - Décembre 2019
13/12/2019 Une nouvelle identité visuelle pour OCTAVE FAMILY OFFICE
09/12/2019 2019 : Une année de ruptures ? Lettre de conjoncture - Décembre 2019
13/11/2019 L’activité de marchand de biens : TVA (2e partie) - Dossier du mois de novembre 2019
06/11/2019 Brexit : L’histoire sans fin ou la fin d’une histoire ? Lettre de conjoncture Novembre 2019
18/10/2019 L’activité de marchand de biens (1re partie) - Dossier du mois d'octobre 2019
03/10/2019 En quoi les fragilités de l’Allemagne présentent-elles un risque pour l’Europe ? Lettre de conjoncture Octobre 2019
30/09/2019 OCTAVE entre dans le classement Décideurs des meilleurs Family offices indépendants en France
11/09/2019 Terrain constructible : accompagnement à la valorisation et la cession - Dossier du mois de septembre 2019
06/09/2019 La guerre commerciale et le risque de récession aux Etats-Unis - Note de conjoncture Septembre 2019
06/08/2019 Financement : avez-vous pensé à la fiducie-sûreté ? Dossier du mois - Août 2019
31/07/2019 Les taux baissent et les marchés montent : lettre de conjoncture août 2019
10/07/2019 SARL de famille et location meublée : présentation stratégique et cas pratique (Dossier du mois – Juillet 2019)
08/07/2019 Nouvelles monnaies : vers un nouvel ordre monétaire ? Lettre de conjoncture Juillet 2019
07/06/2019 Marchés financiers : et maintenant ? Lettre de conjoncture juin 2019
24/05/2019 Comment évaluer l’impact d’un engagement philanthropique ?
06/05/2019 L’Union Européenne : le mythe d’une grande puissance - Lettre de conjoncture Avril 2019
18/04/2019 Les chartes familiales : un outil de consolidation de l’harmonie familiale
04/04/2019 Chine : le ralentissement a-t-il réellement débuté ? Lettre de conjoncture du mois d'avril
26/03/2019 Gestion active ou gestion passive dans la construction d’un portefeuille d’actifs financiers ?
19/03/2019 Les fonds d’obligations convertibles : plus performants que les fonds flexibles ?
05/03/2019 L’économie américaine : la fin du rêve américain ? Lettre de conjoncture du mois de mars
18/02/2019 ISR : la bonne conscience de la finance ?
11/02/2019 Lettre de conjoncture février - 2019 : un virage économique difficile à négocier
29/01/2019 Une question/Une réponse : Compte courant d'associé et Dutreil
23/01/2019 Octave Family Advisor organise une réunion d'information sur la trésorerie d'entreprise le 5 février 2019 de 8h00 à 09h30 au New Hotel of Marseille
22/01/2019 Lettre de conjoncture Janvier 2019 : Le message des marchés financiers
21/01/2019 Abus de droit L64A : l’application inadaptée d’une règle à destination des entreprises ?