
Jeudi 28 Juin 2018 à 09h23
Pour CANAL+ une fusion avec BEIN n'aurait plus d'intérêt
Lors d'une audition à la commission Culture du Sénat, le dirigeant a acquiescé lorsqu'on lui demandait si un hypothétique rapprochement entre les deux groupes "était redevenu possible" aujourd'hui, compte tenu de l'évolution du contexte concurrentiel qui les a vu perdre d'importants droits sportifs.
"Pour nous, oui, sans ambiguïté", a-t-il répondu. "Malheureusement, la question est désormais: n'est-ce pas trop tard ?", a-t-il ajouté aussitôt.
Depuis 2016, notamment en termes de droits sportifs, "nous (Canal+, ndlr) avons été affaiblis, mais BeIN a été aussi énormément affaibli par ce qu'il s'est produit avec la perte de la Ligue des Champions (remportée par Altice SFR) et la configuration du nouvel accord Ligue 1", qui vient d'être remporté par le groupe espagnol Mediapro, a observé le dirigeant.
Face à l'irruption de ces deux nouveaux détenteurs de droits sportifs en France, Altice SFR et désormais Mediapro, "est-ce que c'est en fusionnant deux malades", que Canal+ et BeIN s'en sortiraient ? "je ne sais pas", a-t-il avancé, avant de conclure : "quand c'est plus tard, c'est souvent trop tard....".
Par ailleurs, M. Saada a précisé que son groupe n'avait pas encore décidé s'il allait contester en justice l'attribution à Mediapro des droits de diffusion de la Ligue 1 pour la période 2020-2024.
"Nous sommes encore en train d'examiner toutes les options", a affirmé le dirigeant, sans plus de précisions.
Quoi qu'il en soit, "nous pensions qu'il y avait beaucoup de choses contestables dans la façon dont cela s'est passé et qu'il y a certainement des enseignements à en tirer pour la suite, ça c'est certain", a-t-il ajouté à propos de l'appel d'offres organisé par la Ligue de football professionnel (LFP).
"On mise sans savoir vraiment ce que l'on achète, on a des mécaniques (d'attribution des droits, ndlr) qui sont abusives, avec un acteur qui est en position par définition monopolistique, et on aboutit à la cession de la totalité des droits à des acteurs qui ne sont pas franchement domestiques, ce qui repose la question de la souveraineté", a-t-il développé, en allusion notamment au propriétaire chinois du groupe Mediapro.
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