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L'Union européenne peut-elle sauver l'économie ?

par CLUBFUNDING

Les institutions européennes sont à pied d’œuvre pour élaborer un plan de relance ambitieux. Quelles en seront la forme et l’ampleur ? Sera-t-il suffisant ? Éléments de réponse.

État des lieux d'une mobilisation européenne

Le FMI et la Commission européenne partagent un même constat : le PIB de la zone euro devrait se contracter de plus de 7 % en 2020. Bruxelles estime en revanche qu’il pourrait augmenter de 6 % en 2021. Afin d’y parvenir, d’importants efforts devront être fournis, déjà largement entamés ces dernières semaines.

La crainte d’une crise économique de grande ampleur a convaincu de nombreux Européens que le multilatéralisme prôné en 2008 devait à nouveau être invoqué. Rapidement, l’Union européenne a accordé une grande flexibilité à ses États membres en levant les sacro-saintes règles budgétaires. La BCE a présenté un programme d’achat de titres de 750 milliards d’euros pour éviter tout resserrement du crédit. La Commission a tenté de faciliter l’octroi de prêts aux ménages et aux entreprises en assouplissant un certain nombre de règles bancaires.

Désormais, les regards sont tournés vers l’avenir et les Européens tentent d’avancer main dans la main.

Plan de relance : quelle forme prendra-t-il ? 

Budget pluriannuel spécifique ou fonds de relance ? Et pourquoi pas les deux ? Le débat anime les concertations entre États membres depuis plusieurs semaines. Réunis au sein de l’Eurogroupe, les ministres de l’Économie européens ont évoqué l’idée d’un fonds de relance en avril dernier, tout en s’accordant sur un plan d’urgence immédiat. 

Ce dernier s’est décliné autour de trois axes : 240 milliards d’euros débloqués à travers le Mécanisme européen de solidarité (MES) afin de soutenir les États sur les marchés financiers, 200 milliards d’euros de prêts destinés aux entreprises grâce à un fonds de garantie de la Banque européenne d’investissement (BEI) et 100 milliards d’euros afin de soutenir les dispositifs de chômage partiel.

Les chefs d’État et de gouvernement réunis en Conseil européen ont approuvé ces décisions fin avril après d’importantes négociations. Les dirigeants se sont accordés sur l’idée d’un fonds de relance s’appuyant sur le budget pluriannuel de l’UE (2021-2027), chargeant la Commission de l’élaborer.

Comment la relance sera-t-elle financée ?

Des négociations stratégiques au vu des montants invoqués. Alors qu’aucune somme officielle n’a encore été annoncée, la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, a déclaré que « nous ne parlons pas de milliards, nous parlons de milliers de milliards ». Un montant qui pourrait atteindre jusqu’à 13 % du PIB européen.

Comment ce projet sera-t-il financé ? Côté budget pluriannuel, les contributions des États membres pourraient être augmentées à 2 % de leur revenu national brut (RNB), contre 1,02 % actuellement. Côté fonds de relance, les dissensions entre États sont importantes. 

L’idée de « coronabonds », un temps défendue par des États comme l’Espagne, la France ou encore le Parlement européen, représentant les citoyens de l’Union, est ancienne. Elle consiste en une mutualisation des dettes via des émissions obligataires solidaires. Cependant, aucun accord n’a été trouvé en ce sens par les pays de la zone euro du fait de l’opposition de l’Allemagne ou des Pays-Bas, très attachés à leur rigueur budgétaire.

Quels pays et secteurs profiteront de ce plan ?

Une fois la structure de ce plan de relance décidée, la Commission devra en définir les bénéficiaires. Puisque tous les États ne seront pas impactés de la même manière par cette crise, l’aspect communautaire jouera pleinement. Le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, a rappelé l’importance du marché unique. L’Allemagne, qui y réalise 50 % de ses exportations, en est par exemple très dépendante.

Comment l’aide s’organisera-t-elle ? À travers des prêts aux États les plus en difficultés ou par des transferts directs ? Une question qui n’est pas encore tranchée et qui affectera la santé à long terme des économies. Quels secteurs seront prioritaires pour la relance ? La présidente de la BCE, Christine Lagarde, évoquait en avril l’idée de concentrer la reconstruction sur la croissance verte ou numérique.

La présentation du plan de relance par la Commission est attendue pour le 20 mai. La capacité de l’Union à se relever de cette crise inédite dépendra des arbitrages qui seront alors effectués.

Pour en savoir plus : https://www.clubfunding.fr/blog/union-europeenne-peut-sauver-leconomie
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