Partager sur facebook Partager sur twitter

Est-il toujours judicieux d'investir son épargne sur les marchés financiers ?

par FINANCIERE MONTAIGNE

Quand les ordinateurs paniquent … c’est 1 000 points de moins pour le Dow Jones.

Le 29 août 1997 à 2h14 du matin, heure de Greenwich, Skynet (un programme informatique, créé par Cyberdine, éliminant toute décision humaine dans la défense stratégique américaine) devient autonome, lance ses missiles sur la Russie qui contre-attaque … etc. C’est la fin des hommes selon Terminator II !

Le jeudi 06 mai 2010 à 20h40, heure de Wall Street, suite à une confusion entre millions et milliards au moment de passer un ordre (Admettons !), le Skynet version marchés financiers (les « trading programs ») prend le contrôle, déclenche des vagues successives de stops vente (des ordres s’exécutant automatiquement dès qu’un cours prédéfini est touché) et anéantit en quelques minutes les portefeuilles actions (l’actionnaire du groupe Accenture a ainsi vu ses titres passer de 40$ à … 0,01$, le tout sans nouvelle particulière) … Quand la fiction devient réalité !

Voilà donc ce qui peut arriver lorsque l’évolution des marchés financiers est largement pilotée par des logiciels informatiques, paramétrés pour saisir automatiquement des opportunités, en fonction d’hypothèses prédéterminées, reléguant l’intervention humaine au second plan ...

Un simple incident heureusement puisque les choses sont presque rentrées dans l’ordre. Les autorités américaines ont d’ailleurs précisé que le système était conforme aux souhaits des investisseurs, et qu’il fallait accepter de forts décalages (… 1 000 points tout de même pour le Dow Jones) quand les marchés sont nerveux. Voilà qui va rassurer tous les épargnants !!!

C’est pourtant notre « Skynet de la finance » qui a en grande partie orchestré le rebond vertigineux des Bourses depuis les points bas de mars 2009. Sinon comment justifier une progression quasi-ininterrompue de plus de 60% des principaux indices ? Pas par la vigueur de la croissance mondiale ... et là personne ne s’en est plaint.

Au-delà des aléas informatiques, le retour des inquiétudes

Mais aussi absurde soit-il, le système ne fait que traduire le sentiment général (euphorique ou pessimiste) qui domine chez les investisseurs … puisque ce sont eux qui prédéterminent les niveaux de cours, en fonction de leurs anticipations. Et parce qu’il amplifie ce sentiment, il peut aussi se prendre les pieds dans le tapis ... D’ailleurs, les hommes ont-ils eu besoin d’ordinateurs pour faire plonger les Bourses en 1929 et 1987 ?

Et de ce point de vue, le sentiment général du moment est beaucoup moins euphorique, les craintes de contagion de la crise grecque ayant enrayé la belle machine haussière. Pour preuve l’indice VIX, indicateur de volatilité traduisant l’état de stress des investisseurs, est repassé au-dessus des 40, loin des 80 ayant suivi la chute de Lehman, mais loin également des 15 de ces dernières semaines.

Il faut dire que les agences de notation, les mêmes qui attribuaient des notes élevées à ce que l’on nommera quelques mois plus tard … les « subprimes », ont jeté de l’huile sur le feu. En deux jours (les 27 et 28 avril), Standard & Poor’s a rétrogradé la note souveraine grecque dans la catégorie spéculative (BB+), dégradé celle du Portugal (A-) et le lendemain celle de l’Espagne (AA). A quand l’Italie, la France, la Grande-Bretagne … et les Etats-Unis (dont la situation budgétaire n’est pas plus confortable) ?

De fait, la hausse de ces derniers mois s’est principalement nourrie du soulagement de voir s’éloigner le spectre de la Grande Dépression façon 1929, d’une amélioration tangible de l’environnement économique (on pouvait difficilement faire pire … à part justement tomber en Dépression), de résultats des entreprises encourageants (80% des entreprises du S&P ont publié des résultats supérieurs aux attentes pour le 1er trimestre), et d’une absence d’alternatives si on en juge le niveau de rémunération des emprunts d’Etat et du monétaire.

Après la crise de la dette privée … la crise de la dette publique ?

La liesse qui s’est emparée des marchés lundi 10 mai (+9.66% pour le CAC40), après l’annonce du plan européen de 750 milliards (Encore un peu de dettes ?????), est vite retombée, et pour cause …
La réalité économique reste peu encourageante, et il sera difficile de continuer à l’ignorer. Les prochains mois seront marqués par un retour de la volatilité, et les marchés financiers devraient connaitre un parcours moins rose … pour ne pas dire franchement noir :

i. Le rebond de l’activité industrielle reste lié au phénomène de reconstitution des stocks et aux divers plans de relance. Le marché automobile européen, qui en a largement bénéficié, commence d’ailleurs à donner des signes de faiblesse (-7,5% en avril par rapport au même mois en 2009). Plus généralement, la faiblesse de la demande finale limite le potentiel de reprise, et explique surement la frilosité des entreprises à embaucher de nouveau.
ii. Le chômage semble se stabiliser des deux côtés de l’Atlantique … mais autour de 10% tout de même. Un frein incontestable pour la consommation qui devrait rester atone encore quelques temps, même si les ménages américains envoient des signaux plus positifs.
iii. La croissance des profits des entreprises (les publications sont globalement au-dessus des attentes) profite d’un effet de base (comparaison avec les résultats de périodes antérieures) encore favorable. Ce ne sera plus le cas pour les prochains trimestres, ce qui pourrait décevoir les marchés.
iv. Les bilans des banques pourraient encore souffrir des défauts de paiement sur cartes de crédit et des dérivés sur les créances immobilières adossées aux surfaces commerciales (touchées pas la faible consommation). Sans oublier en Europe leur exposition aux dettes publiques grecques ou autres. Et quand on connait le poids des bancaires dans les indices …
v. Enfin et surtout, le problème de la dette publique cristallise aujourd’hui toutes les craintes. Au-delà du risque de défaut, qui reste à ce jour une simple hypothèse, les plans d’austérité (ou de rigueur) annoncés risquent de limiter en Europe les capacités de consommation, et par suite le potentiel de croissance, sans parler des conflits sociaux à venir.

Nous n’avons pas de martingale, encore moins de boule de cristal pour prédire l’évolution future des marchés financiers. Mais de nouvelles bourrasques sont à prévoir, dont l’intensité sera fonction des réponses apportées par les politiques, et l’interprétation qui en sera faite par les marchés.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nos gouvernants n’ont brillé ni par leur bon sens, ni par leur solidarité, ni par leur coordination … Or ce que détestent les marchés plus que tout, c’est d’être dans l’incertitude ... Et pour l’heure ils sont servis, et nous aussi !

C’est pourtant le bon sens que nous prônons en vous délivrant ces quelques conseils avant d'investir :

1- Les marchés financiers restent un outil de diversification, et non LA SEULE SOLUTION pour valoriser son patrimoine. Ils peuvent virtuellement et temporairement rendre plus riche, mais ils peuvent aussi concrètement et définitivement faire perdre de l’argent.
2- Avant d’investir, il est indispensable de définir une stratégie, et donc de déterminer ses objectifs, le risque que l’on est prêt à accepter et son horizon d’investissement.
3- Eviter d’être moutonnier : Traditionnellement, les flux vers les actions (ou les unités de compte dans le cadre d’une assurance vie) s’accélèrent quand les marchés sont proches de leurs points hauts et décroissent fortement au moment des points bas. Conclusion : on achète au plus haut et on vend au plus bas, alors qu’il faudrait faire l’inverse.
4- Un équilibre entre le risque pris et le gain escompté doit être recherché. Au regard du contexte, le potentiel de hausse est-il actuellement supérieur ou au moins équivalent au potentiel de baisse ? On peut légitimement en douter !
5- Manier avec prudence les arguments sur l’absence de survalorisation des actions. C’est ce que beaucoup affirmait en 2007 lorsque les marchés tutoyaient leurs points hauts. On a vu quelques mois plus tard à quel point la valorisation était conforme aux anticipations. D’une manière générale, une banque aura toujours une bonne raison pour vous faire rester sur les marchés … C’est plus rémunérateur pour elle, mais peut-être moins pour votre portefeuille !
6- Bannir l’idée selon laquelle on est toujours gagnant en Bourse sur le long terme. Certes, il ne faut jamais investir de l’argent dont on aura besoin à court terme, et l’horizon d’investissement doit être au moins supérieur à 5 ans. Mais c’est aussi trop souvent un argument permettant à un conseiller de gagner du temps et faire patienter son client, lorsque les marchés vont mal, en espérant des jours meilleurs. Certains investisseurs des années 1999/2000 attendent encore, dix après, de retrouver leur capital initial, et ce malgré une période 2003/2007 de croissance mondiale sans précédent. Et que dire du Japon …
7- Rester actif. Trop souvent un investisseur rechigne à vendre alors qu’il est en moins-value, même quand le contexte devient clairement négatif, ce qui lui éviterait pourtant une chute plus importante de son portefeuille. Les hésitations sont encore plus grandes quand il est en plus-value, cette fois pour éviter la fiscalité et/ou par peur de vendre trop tôt.
8- Eviter d’investir son capital en une fois. Dans un contexte d’extrême volatilité, il convient de préférer un investissement progressif sur les marchés actions, s’étalant sur plusieurs mois.

C’est en s’appuyant sur ces quelques principes que le cabinet FINANCIERE MONTAIGNE accompagne sa clientèle dans la gestion de son patrimoine financier. Afin de définir une stratégie personnalisée, nous réalisons avant toute préconisation un audit du portefeuille et déterminons les besoins et objectifs.

C’est en vous inspirant de ces quelques principes que vous devez, selon nous, prendre dès aujourd’hui les décisions qui vous permettront d’être mieux armé pour affronter cette crise, qui nous réserve encore de multiples rebondissements, en définissant une stratégie qui réponde à vos attentes.

Philippe BENARD
Directeur associé
Tél : 01.40.54.08.96/06.33.54.79.43
Mail : pbenard@financieremontaigne.com

       Partager sur facebook Partager sur twitter
A propos de FINANCIERE MONTAIGNE
adresse_50361
75116 PARIS
Tél : telephone_50361
Fax : fax_50361
Contacts :
nom_contact1_50361
nom_contact2_50361
Fiche complete
Le cabinet FINANCIERE MONTAIGNE est le Conseil privilégié des Chefs d’entreprise, Professionnels Libéraux, Commerçants et Artisans.