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Nicolas Piollet, repreneur FUSACQ

Nicolas Piollet, 35 ans,
reprend la Société Le Cosinus spécialisée dans la production de transformateurs basse tension, d’inductances et d’alimentations électriques redressées, 30 salariés

Ingénieur de formation, Nicolas Piollet décide de se mettre à son compte en reprenant la PME Le Cosinus en avril 2008.
"35 ans et sans expérience de direction d’entreprise, je devais acquérir de la crédibilité auprès des cédants. Cibler le secteur technique que je maîtrisais, était pour moi un bon moyen de les convaincre de me confier leur « bébé » (…) "
FUSACQ : Pour quelle raison vous êtes vous lancé dans la reprise d’entreprise ? Quel est votre parcours ?
Nicolas PIOLLET : Ingénieur de formation, fils et petit fils d’entrepreneurs, il a toujours été, parmi mes objectifs de diriger une entreprise. Pour être à mon compte, j’ai choisi la reprise car je n’ai pas vraiment l’âme d’un créateur mais plutôt d’un repreneur/ développeur.


Quel type de cible recherchiez-vous ?
J’ai immédiatement opté pour des cibles industrielles proches de mes compétences techniques en effet, étant assez jeune, 35 ans et sans expérience de direction d’entreprise, je devais acquérir de la crédibilité auprès des cédants. Cibler le secteur technique que je maîtrisais, était pour moi un bon moyen de les convaincre de me confier leur « bébé ». C’est également un bon moyen d’être crédible vis-à-vis des salariés et des banques.


Combien de temps avez-vous mis pour reprendre une entreprise ?
J’ai quitté mon précédent emploi en novembre 2006 et j’ai réellement commencé mes démarches en janvier 2007, après ma formation à la reprise. Cela fait donc un peu moins de 2 ans.


Comment avez-vous trouvé votre cible ?
J’ai mis en œuvre plusieurs moyens dans le but de trouver cette cible. Tout d’abord, j’ai consulté de nombreux intermédiaires mais sans grand succès. Ensuite, j’ai eu quelques bonnes « touches » grâce à la base de données en ligne Fusacq. Et en parallèle, j’ai réalisé également un mailing courrier avec l’aide de la Chambre de Commerce de Paris. Tous ces moyens réunis m’ont permis d’obtenir de nombreux retours.


Pouvez-vous nous décrire la société ?
Le Société Le Cosinus produit des transformateurs basse tension (inférieur à 1000V et jusqu’à 800KVA), des inductances (jusqu’à 200A crête) ainsi que des alimentations électriques redressées (jusqu’à 100A). L’entreprise est bien structurée et solide. Elle fait 4M€ de CA pour 30 salariés et est située à Ozoir la ferrière dans l’EST parisien.


Quelles sont les caractéristiques qui ont retenu votre attention ?
Excellente et immédiate compréhension entre le cédant et le repreneur. La société est rentable et de taille importante à mon échelle. Elle est reconnue dans le milieu. Elle a un portefeuille de clients très étendu. L’intuitu personae du dirigeant sortant est faible au niveau de la clientèle, ce qui est une chose assez rare dans les PME. C’est assurément un avantage pour une reprise. L’outil de production est très bon.


Pouvez-vous nous raconter la prise de contact avec le cédant ?
Suite à mon courrier (il s’agissait dans le cas présent d’une approche directe), je suis arrivé dans le bureau du cédant alors qu’il était en train de changer l’ampoule de son allogène. J’ai naturellement proposé de l’aider.
C’est anecdotique mais cela a été décisif, car depuis il n’arrête pas de répéter que ce geste l’a beaucoup influencé dans sa décision de me céder son entreprise.


Vous êtes vous fait accompagner pour cette opération ?
Oui, cela me semble indispensable (Avocat + expert comptable).


Souhaitiez-vous rencontrer l’équipe avant la finalisation de l’opération ?
Je n’ai pas eu de contact avec l’équipe pour des raisons de confidentialité. Je les ai croisés dans les bureaux mais sans me présenter comme repreneur. Cela ne m’a pas paru pénalisant outre mesure.


Quand avez-vous commencé à évoquer le prix de cession ?
Au premier rendez-vous avec les conseils. Le cédant et moi-même avions déjeuné deux fois ensemble auparavant afin de nous juger. A la première entrevue il m’avait tout de suite lancé un prix minimum afin de me tester. J’ai refusé de m’engager dans cette conversation sans avoir fait une évaluation sérieuse de la société.


Comment s’est passée la mise en place du financement ?
Difficile ! J’ai contacté sept banques et seulement deux ont répondu favorablement. C’était au mois de juin 2008, une des pires périodes.


Quelle phase a été la plus compliquée lors du process de reprise ?
La négociation du prix et des conditions (GAP inclus). Nous sommes partis sur un montage avec supplément de prix sur 3 ans. Trouver l’entreprise n’est pas simple non plus, mais une fois trouvée on n’y pense plus !


Quels conseils donneriez-vous aux cédants et aux repreneurs ?
- Privilégiez le contact cédant : Êtes-vous en phase avec lui ou non ? Pour moi c’est un point capital. S’il n’y a pas de « fit », sauvez-vous en courant
- Compte tenu de la longueur du processus de reprise, en vous lançant maintenant dans la reprise vous devriez conclure des deals sur des bilans plus sages qu’en période de croissance et avoir des cédants moins gourmands face à vous.
- Ne négligez pas l’apport personnel. Surtout en ce moment. Les banques demandent 30% alors qu’il était possible de passer avec 20% avant.

Le processus est long est difficile, mais même en pleine crise économique je ne regrette rien car le deal semble correcte.


Complément d'informations
Prise de décision de la reprise (date) : fin avril
Délai de recherche : 1 an et demi
Profil du repreneur : Ingénieur
Nom de la société reprise : Le Cosinus
Apport personnel : 20% avec actionnaires
Localisation : Seine et Marne
Age : 35 ans
Situation familiale : Célibataire
Effectif de l'entreprise : 30 salariés