
Jeudi 24 Mai 2018 à 11h49
Selon une étude de l'ESADE la Chine est le 2e investisseur mondial en 2016
Les entreprises et les fonds chinois ont investi un montant record de 170 milliards de dollars en 2016, avec 56 opérations dépassant le milliard de dollars, selon les statistiques officielles chinoises, relève l'étude annuelle de l'école de commerce ESADE sur les "Tendances de l'investissement chinois en Europe".
"C'était la première fois que la Chine investissait plus à l'étranger qu'à l'intérieur", a souligné l'auteur de l'étude, Ivana Casaburi.
L'ESADE prévoit que dans les années à venir l'investissement chinois augmentera dans quatre secteurs clés: les véhicules électriques, la biotechnologie et la santé, la robotique et l'industrie de la technologie financière.
Dans l'Union européenne, les investissements chinois ont atteint 41,15 milliards de dollars en 2017, une augmentation de 31% sur un an, dont plus de la moitié en Allemagne (27,4%) et au Royaume Uni (25,5%).
Les chiffres encore incomplets pour 2017 reflètent les mesures prises par Pékin pour limiter les sorties de capitaux, avec une baisse importante des flux. En Europe, l'ESADE prévoit que les investissements en 2017 se chiffreront à 30 milliards de dollars.
La vague d'investissements extérieurs d'une Chine dont le marché reste encore largement fermé aux investisseurs étrangers a conduit la Commission européenne à proposer en septembre dernier un cadre réglementaire qui permette de protéger ses secteurs stratégiques.
La proposition, faite à la demande de Berlin, Rome et Paris, divise les Européens. "Il y a deux camps, a expliqué Mme Casaburi, ceux qui réclament des restrictions (aux investissements étrangers) et ceux que ça n'intéresse pas".
C'est notamment le cas du Portugal et la Grèce qui ont accueilli des capitaux chinois quand l'Union européenne et le FMI ont exigé qu'ils privatisent leur économie en échange d'un plan de sauvetage pour surmonter la crise mondiale. "En 2011, quand ils ont eu besoin d'aide, les Chinois étaient là", a rappelé l'économiste.
Aujourd'hui, le gouvernement portugais ne s'oppose pas à une OPA lancée par le géant énergétique China Three Gorges pour prendre le contrôle d'Energias de Portugal (EDP), la première entreprise du pays. Mme Casaburi a souligné que cette fois-ci le gouvernement chinois était derrière l'opération. "C'est la première fois, dit-elle, qu'une entreprise publique chinoise réalise une acquisition de cette envergure".
Les investisseurs chinois, qui contrôlent déjà plus du quart d'EDP, sont aussi présents dans la banque, les assurances et la compagnie aérienne portugaise TAP. Les investissements chinois cumulés de 2010 à 2016 représentent 3,6% du PIB portugais, le taux le plus élevé dans l'UE derrière la Finlande, selon les chiffres de l'ESADE.
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