La jeune société auvergnate MetEx avait l'offre qui assurait l'avenir et la pérennité des emplois

Le groupe japonais Ajinomoto a choisi de revendre son site d'Amiens (Somme) à petit prix à la jeune société auvergnate MetEx dont le dossier assurait l'"avenir" et la "pérennité des emplois".

Le site picard emploie quelque 380 salariés à la fabrication de lysine - un acide aminé utilisé en alimentation animale, a-t-on appris vendredi auprès de MetEx (Metabolic Explorer)

MetEx, une start-up dont les effectifs atteignent tout juste 70 personnes, va pouvoir acquérir ce site pour un prix "raisonnable" si les négociations exclusives engagées avec Ajinomoto devaient aboutir : 15 millions d'euros, dont 8 millions payables au moment de la finalisation de l'opération.

La modestie de la facture s'explique par l'importante dépréciation d'actifs de 100 millions d'euros qu'Ajinomoto a accepté de passer dans ses comptes avant la cession de sa filiale.

Nous avons fait le choix d'entrer en négociations exclusives avec Metabolic Explorer car son dossier est "à ce jour le plus pertinent pour l'avenir du site industriel d'Amiens" et "pour la pérennité des emplois", a expliqué Masami Kashiwakura, président d'Ajinomoto Animal Nutrition Group, cité dans un communiqué.

MetEx, qui avait levé il y a un an 7,3 millions d'euros, paiera la somme demandée sur ses fonds propres.

L'opération va faire basculer la start-up auvergnate dans une toute autre dimension : Amiens est le premier site européen de production d'acides aminés par fermentation (un procédé "vert" de production de produits chimiques).

Elle devrait réaliser cette année des ventes de plus de 200 millions d'euros, avec un résultat brut d'exploitation (Ebitda) positif, alors que MetEx ne dégage à ce jour pratiquement pas de chiffre d'affaire (50.000 euros en 2020).

Les choses devraient toutefois changer avec l'entrée en fonctionnement prochaine de son unité de production de propanediol et d'acide butyrique sur la plateforme chimique de Carling (Moselle).

Le site d'Amiens souffre du fait que la lysine qu'il produit est devenue une commodité, aux prix très fluctuants. MetEx va tenter d'en stabiliser les recettes en engageant de nouvelles productions recourant à ses procédés innovants. Les premiers effets de cette nouvelle stratégie devraient se faire sentir à partir de 2023, assure le groupe.

Il devrait commencer par une ligne de production d'acide glycolique, un investissement proche de 25 millions d'euros, largement soutenu par le gouvernement français dans le cadre de son plan de relance.

"A moyen terme", cette stratégie devrait permettre à MetEx de dépasser les 250 millions d'euros de chiffre d'affaires, avec une marge d'Ebitda supérieure à 7%.

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