Le tribunal de commerce de Paris a acté ce lundi la liquidation judiciaire d’Aldebaran Robotics, figure emblématique de la French Tech et créatrice des célèbres robots humanoïdes Nao et Pepper. Les projets de reprise présentés n’ayant pas apporté de garanties suffisantes sur le maintien de l’emploi, aucun n’a été retenu.

Fondée en 2005 par Bruno Maisonnier, Aldebaran s’était illustrée par son innovation dans le domaine de la robotique sociale. Nao, son premier robot humanoïde lancé en 2006, puis Pepper et Plato, ont su marquer les esprits en France et à l’international, que ce soit dans les écoles, les hôpitaux ou à travers des démonstrations publiques impliquant des figures politiques majeures.

Placée en redressement judiciaire en février 2025, l’entreprise espérait trouver un repreneur industriel. Deux offres sérieuses avaient émergé, l’une canadienne, l’autre suisse. Cette dernière, portée par l’homme d’affaires Jean-Marie Van Appelghem avec le soutien de capitaux émiratis, n’a pas satisfait le tribunal, notamment en raison de l'absence de projet de reprise des 106 salariés encore en poste.

La liquidation judiciaire entraîne la mise en vente aux enchères des actifs de l’entreprise et le licenciement de l’ensemble du personnel.

L’histoire d’Aldebaran reflète les défis du secteur robotique en France. Après avoir été rachetée en 2014 par le japonais SoftBank, puis en 2022 par l’allemand United Robotics Group, la société n’a jamais réussi à stabiliser son modèle économique. En 2024, les tensions entre la direction française et URG se sont intensifiées, le groupe allemand ayant cessé tout soutien financier, précipitant la chute d’Aldebaran.

À quelques jours du salon VivaTech, cette disparition retentit comme un signal d’alarme pour l’écosystème français de l’innovation, alors même que l’IA et la robotique sont au cœur des ambitions technologiques nationales.


Source : Communiqué de presse