Cette opération va permettre à Cofigeo de devenir le n°1 du secteur des plats cuisinés en conserve

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a autorisé la prise de contrôle par la société Financière Cofigeo d'une partie du groupe Agripole, propriétaire de William Saurin et Panzani, sans cession d'actifs, a annoncé jeudi Bercy dans un communiqué.

L'Autorité de la concurrence avait donné son feu vert à ce rachat le 14 juin, mais en imposant à Cofigeo (marque Raynal et Roquelaure) de revendre sa marque Zapetti et un site de production.

Bruno le Maire avait toutefois annoncé dans la foulée qu'il examinerait cette décision, en vertu de "son pouvoir d'évocation" -- un mécanisme créé en 2008, mais qui n'avait jusqu'à présent jamais été utilisé.

"Après avoir évoqué cette décision de l'autorité de la concurrence", le ministre "a décidé d'autoriser cette opération de concentration sans mise en oeuvre de cession d'actifs", a finalement annoncé jeudi Bercy.

Cette opération, qui permettra à Cofigeo de devenir le numéro un du secteur des plats cuisinés en conserve, est toutefois autorisée "sous réserve d'un engagement relatif au maintien de l'emploi au sein de ce groupe", précise le communiqué.

Selon Bercy, l'instruction de la procédure d'évocation a montré que la stratégie industrielle dans laquelle s'inscrit le rapprochement, indispensable pour redynamiser ce secteur, "aurait été remise en cause par l'obligation de céder des actifs".

"Les conséquences économiques qu'auraient entraînées de telles cessions (...) faisaient apparaître un risque significatif en termes d'emploi", ajoute le ministère, qui justifie par cette raison son feu vert.

L'autorité administrative indépendante avait pour sa part demandé ces cessions pour "protéger les consommateurs, notamment les plus modestes, des risques de hausses de prix sur des produits de première nécessité", avait-elle indiqué mi-juin. Mais cette mesure était contestée par Cofigeo.

Le président de Cofigeo, Mathieu Thomazeau, s'est félicité de la décision du ministre qui va permettre d'inscrire le groupe "dans une dynamique de long terme et de développement". "Notre objectif demeure plus que jamais de sauvegarder les emplois et de développer notre groupe au service d'un projet industriel français en unifiant les forces de et les talents de William Saurin et de Raynal et Roquelaure", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Agripole était l'une des entités du groupe Financière Turenne Lafayette (FTL), au coeur d'un scandale depuis un audit réalisé fin 2016, après la mort de sa dirigeante Monique Piffaut, qui a révélé l'existence de maquillages comptables.

Après la découverte de cette fraude, le groupe a rencontré de graves difficultés financières, nécessitant l'intervention de l'Etat et débouchant sur la vente de tous les actifs.

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