
La banque italienne Mediobanca rejette l'offre de reprise de sa rivale Monte dei Paschi
"L'offre n'a pas fait l'objet d'un accord et doit être considérée comme hostile et contraire aux intérêts de Mediobanca", indique la banque dans un communiqué, à l'issue d'une réunion de ses administrateurs.
La plus vieille banque du monde, dont le premier actionnaire est l'Etat italien, avait lancé vendredi une offre publique d'échange (OPE) sur Mediobanca, qui la valorisait à 13,3 milliards d'euros.
Le conseil d'administration de la banque d'affaires juge que "l'offre est dépourvue de justification industrielle et financière et qu'elle est donc destructrice de valeur pour Mediobanca".
Cette offre est, selon le conseil, "sans valeur industrielle et préjudiciable à l'identité et au profil commercial du groupe Mediobanca, axé sur des segments d'activité à forte valeur ajoutée et avec des trajectoires de croissance claires".
En cas de fusion avec MPS, Mediobanca redoute aussi une "perte de clients" qui s'accompagnera de "la perte des meilleures ressources humaines du groupe".
Mediobanca épingle en outre "l'absence de synergies de coûts appréciables, les deux groupes n'ayant pas de réseaux de distribution qui se chevauchent".
MPS a proposé d'échanger 23 actions nouvellement émises contre 10 titres de Mediobanca, valorisant chaque action de la banque d'investissement à 15,992 euros, soit une prime de 5,03% par rapport à la clôture de jeudi dernier.
"La chute de l'action MPS après l'annonce" de son offre "témoigne de la fragilité de son cours de Bourse, ce qui rend improbable l'aboutissement de la transaction", estime Mediobanca.
Fort du soutien du gouvernement de Giorgia Meloni, le directeur général de Monte dei Paschi, Luigi Lovaglio, avait assuré vendredi qu'il s'agissait d'"une offre amicale" visant à "unir les forces".
Cette opération a pour but de "créer un nouveau champion national", numéro trois du secteur bancaire italien, derrière Intesa Sanpaolo et UniCredit, avait fait valoir Monte dei Paschi.
La future entité comprendrait "deux acteurs importants: MPS pour la banque de détail et commerciale, et Mediobanca pour la gestion privée, la banque de financement et d'investissement", a ajouté la banque.
M. Lovaglio s'est engagé à "défendre" la marque Mediobanca, assurant que ses activités resteraient sous l'égide de la banque d'affaires.
"Je n'ai pas l'intention de devenir le directeur général d'une banque d'investissement", a-t-il affirmé.
bh/er
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