
Mardi 09 Août 2016 à 09h00
L'AC MILAN va passer sous pavillon chinois
Après des mois de négociations, et l'échec d'une autre tentative l'année dernière, la Fininvest, la holding de la famille du magnat des médias, a annoncé vendredi la signature d'un accord préliminaire sur la vente de la totalité du club à un groupe d'investisseurs chinois.
Ces derniers se sont engagés à injecter 350 millions d'euros en trois ans dans le club 18 fois champion d'Italie et sept fois champion d'Europe mais qui n'a terminé que 7e du dernier Championnat.
"Pendant toute la procédure de négociation (...), Fininvest a toujours maintenu la priorité clairement établie par M. Berlusconi: fournir à l'AC Milan, via une structure appropriée, les ressources financières plus importantes désormais essentielles pour être compétitif face aux meilleurs clubs de football du monde", a insisté la holding de la famille Berlusconi.
"En tant que +milanista+ (supporter de l'AC Milan), je suis content de voir arriver quelqu'un qui y mette les sous", a réagi à la radio Matteo Salvini, le chef du parti anti-euro et anti-immigrés de la Ligue du Nord. "Mais j'aurais préféré, de toute évidence, un entrepreneur italien".
L'appétit grandissant de la Chine pour le football a été à nouveau illustré début juin, et de façon spectaculaire, par la prise de contrôle de l'Inter Milan, l'autre géant milanais du football, par Suning, un groupe de distribution de produits électroniques et d'électroménager.
Ailleurs sur le continent, l'Atletico Madrid, Manchester City ou encore le Slavia Prague ont également vu arriver des investisseurs chinois désireux de gagner en visibilité et de se diversifier à l'heure où l'économie nationale ralentit.
- 'Forza Italia' -
Pour le football italien et le pays tout entier, c'est un nouveau chapitre dans la lente sortie de piste de Silvio Berlusconi, viscéralement associé au club qu'il avait racheté en 1986 et relevé de grandes difficultés financières.
C'est d'ailleurs un slogan de football, "Forza Italia", qu'il avait choisi comme nom pour son parti lors de son entrée en politique en 1994, quand l'AC Milan était au sommet de sa gloire.
Et lorsque l'ancien chef du gouvernement a dû subir une opération à coeur ouvert mi-juin après une attaque cardiaque qui avait failli le tuer, c'est revêtus du maillot "rossonero" (rouge et noir) que ses fans ont veillé devant l'hôpital milanais où avait lieu l'intervention.
Encore convalescent, Silvio Berlusconi, qui doit fêter ses 80 ans le 29 septembre, peine de plus en plus à peser sur la vie politique du pays.
Pour le football, il s'est donc résolu à passer la main. Décidé à fournir à l'AC Milan un investisseur disposé à verser plus d'argent frais, il avait signé l'année dernière un premier accord préliminaire avec l'homme d'affaires thaïlandais Bee Taechaubol, portant sur la vente de 48% des parts.
Le pré-accord laissait encore une place prépondérante à M. Berlusconi et évaluait le club à un milliard d'euros, ce qui avait été jugé exagéré par la majorité des observateurs. La signature définitive n'a jamais eu lieu.
Cette fois-ci, le nouveau pré-accord prévoit la cession de toutes les parts détenues par Fininvest, soit 99,93%, et évalue le club à 740 millions d'euros, avec une dette de 220 millions d'euros.
Parmi les futurs propriétaires de l'AC Milan, réunis au sein d'un groupe baptisé Sino-Europe Sports Investment Management Changxing, figurent les sociétés Haixia Capital et l'entrepreneur Yonghong Li, ainsi que des entreprises chinoises publiques et privées de l'industrie et de la finance, a expliqué Fininvest sans plus de précisions.
La vente, qui doit être confirmée par le versement d'une avance de 100 millions d'euros dans un délai de 35 jours et validée par les autorités italiennes et chinoises, doit être définitive fin 2016.
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