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De nouvelles pièces maîtresses dans le jeu du crowdlending : la montée en puissance des acteurs institutionnels

par CLUBFUNDING

Le crowdlending connait un essor rapide en France depuis 2014, et s’enrichit de nouveaux protagonistes, avec l’arrivée des acteurs institutionnels sur ce marché. Décryptage avec Antoine Duroyon, rédacteur en chef de Mind Fintech, le média spécialiste de la transformation numérique des services financiers.

De nouveaux acteurs dans le jeu du crowdlending

La finance participative n’a pas fini de faire parler d’elle. Et elle séduit de nouveaux acteurs, avec en tête de proue les institutionnnels. En France, ce sont surtout les acteurs industriels qui se démarquent, comme les compagnies d’assurance (CNP Assurances, Matmut, Aviva, Allianz...), les établissements bancaires (La Banque Postale dans WeShareBonds), les investisseurs financiers (par exemple, une société de gestion de dette privée comme Zencap AM dans Lendix, Tikehau Capital qui vient de racheter Credit.fr ou des family offices) ou encore les investisseurs de la sphère publique (la BEI dans Lendix via son Fonds européen d’investissement ou Bpifrance). « Ces acteurs peuvent investir soit en direct, soit via des fonds communs de titrisation des plateformes, soit via les fonds d’investissement alternatifs multi-plateformes, ou via des fonds professionnels spécialisés mono-plateformes », explique Antoine Duroyon.

Cette venue progressive des institutionnels a été facilitée par un cadre réglementaire plus lisible depuis 2014, complété en 2016. « Pour un acteur fortement tourné vers les institutionnels comme Lendix, la proportion des investisseurs qualifiés ‘d’institutionnels’ atteint 35,4% et 59,6%, si l’on inclut les family offices » , illustre le journaliste, même si pour l’instant le marché est dominé par les particuliers (98% des 38 000 membres d’Unilend) et les entreprises (25% chez Credit.fr).

« C’est clairement une classe d’actifs qui suscite de l’intérêt. Le fonds Prêtons Ensemble et la recomposition du capital de Lendix ont clairement été des signaux forts. On note en particulier un intérêt marqué de la part des assureurs. » Un intérêt qui s’explique par le fait que, pour des acteurs établis, les plateformes de crowdlending permettent de se positionner sur les nouveaux usages digitaux et de proposer des solutions d’investissement originales à leur clientèle. « Ils tissent un contact direct avec ce marché encore en devenir », développe Antoine Duroyon. Outre cet aspect « marketing et commercial, orienté client », les acteurs institutionnels trouvent avec le crowdlending un moyen de communiquer sur un soutien au financement de l’économie réelle. Et même si les montants mis en jeu sont parfois minimes au regard de leurs actifs, « ils peuvent y trouver de la diversification et du rendement additionnel. »

Une sensibilité accrue à la politique de gestion des risques

Même si le marché est « encore jeune », voire « difficile à appréhender pour de tels acteurs », et que « toutes les plateformes ne présentent pas les mêmes garanties en matière de de gestion des risques », la tendance de l’institutionnalisaiton est clairement à la hausse. Pour le rédacteur en chef de Mind Fintech, « il est surtout intéressant pour les acteurs les plus engagés de s’associer au capital de certaines plateformes, afin de suivre leur développement de l’intérieur ». C’est d’ailleurs la stratégie choisie par Matmut ou CNP Assurances.

Ces nouveaux acteurs sont particulièrement sensibles à la gestion des risques, qui se traduisent par des indicateurs tels que les modèles de scoring, les compétences des analystes crédit, ou la qualité de l’équipe. « La qualité du flux d’affaires (sourcing) doit être optimale pour minimiser le risque de défaut », explique Antoine Duroyon.

Un marché jeune en consolidation

Les financements sur les plateformes de crowdlending peuvent être dans certains cas vus comme complémentaires des solutions de financement des banques (qui participent elles mêmes à ce mouvement), « pour du financement de l’immatériel par exemple ». À horizon cinq ans, Antoine Duroyon estime que « le marché va continuer à se consolider et à croître autour de quelques acteurs qui seront irréprochables sur le plan de l’exécution ».

Avec l’institutionnalisation du marché, le crowdlending pourrait-il à terme supplanter les banques en France ? Pas pour Antoine Duroyon, qui y voit plutôt une complémentarité, mais note toutefois que des initiatives comme le partenariat entre la Médiation du Crédit et les plateformes, pour échanger des dossiers entre le monde bancaire et celui du crowdfunding, « n'ont pas produit de résultats évidents ». Si le marché du crowdlending connaît une croissance soutenue depuis l’origine, « il devra composer avec une culture financière et une appétence au risque des particuliers bien différentes de celles d’autres marchés », conclut-il.

Pour en savoir plus : http://blog.clubfunding.fr/de-nouvelles-pieces-maitresses-dans-le-jeu-du-crowlending-la-montee-en-puissance-des-acteurs-institutionnels/
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