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Comment financer sa reprise d’entreprise en cette fin d’année 2011 ?

par GESTION, CONSEIL & DEVELOPPEMENT

1) Quid de la conjoncture actuelle ? 

Malgré la conjoncture financière internationale liée à la dette des pays occidentaux, la période est généralement considérée en milieu bancaire comme une conjoncture où, globalement, les bilans des entreprises sont en redressement : CAHT, EBE, Résultat Net, soit par reprise de l’activité, soit par contraction des coûts…

D’autres entreprises connaissent la crise à retardement (contrats avec les collectivités locales, contrats pluriannuels). D’autres encore, connaissent un fort développement (informatique, NTIC).

Attention, néanmoins, aux éventuelles perspectives de ralentissement économique et aux soubresauts liés à la dette extérieure…

En ce qui concerne les LBO et la croissance externe, les mouvements ont repris. Mais précisons qu’il s’agit plutôt de gros dossiers de croissance externe (jusqu’à 2 fois ½ fois plus qu’au 1er semestre 2010, pour certaines banques) même si des dossiers de moins de 3 M€ de valorisation peuvent être concernés. Cela tranche clairement avec 2009, année considérée comme catastrophique et 2010, année extrêmement molle…


2) Quels sont les facteurs d’achoppement aujourd’hui ?

Quand un dossier de cession reprise n’aboutit pas, les raisons en sont le plus souvent les suivantes :

• un endettement trop important pour l’opération envisagée
• une valorisation trop forte de la cible
• un apport insuffisant du repreneur
• un secteur considéré comme difficile
• un besoin de lignes bancaires complémentaires mal évalué
• un cédant qui n’est pas véritablement prêt à vendre (il est important de cerner la véritable motivation du vendeur)


3) Quelles sont les méthodes de valorisation utilisées ?

• le plus souvent un multiple de l’EBIT (résultat d’exploitation) ou de l’EBITDA (EBE) pour les gros dossiers de croissance externe. Par exemple : x fois l’EBIT moins la Dette Financière Nette.
• la méthode des comparatifs si le secteur est hors norme
• les valeurs de rendement ne sont pas les plus appréciées car elles ne tiennent pas compte de la dette résiduelle
• rarement les « discounted cash flows » (DCF), la banque finançant sur la base de l’existant en retraitant les comptes de résultat.


4) Quels sont les critères de choix des repreneurs et de cibles ?

• Tout d’abord et de manière incontournable, son cursus personnel, son expérience managériale et son expérience du secteur envisagé
• La plupart du temps, il n’y a pas de secteur interdit, même si l’on prête attention à la presse, au BTP, à la construction neuve…
• Attention au(x) client(s) prépondérant(s) et à la concentration
• Attention aux fournisseurs exclusifs…


5) Quel business plan et quel montage financier pour la reprise ?

• Présenter l’analyse financière et d’exploitation de la cible sur 3 ans : grandes masses du bilan, SIG, endettement…
• Il est tant de dire et de répéter qu’il faut proscrire « les business plans sur une page, cumulant holding et cible »… Le business plan doit être détaillé.
• Il faut étayer les hypothèses retenues : creusement du secteur, moyenne du marché, validation par une situation intermédiaire.
• 3 à 5 ans de planification voire la durée du crédit, avec une hypothèse moyenne (pas d’hypothèse haute, ni d’hypothèse basse, le banquier fera le crash test par lui même…)
• définir le niveau d’investissement année par année et calculer les dotations aux amortissements
• déterminer précisément le BFR et son accroissement année par année
• 30 à 35 % minimum d’apport personnel
• 70 % à 80 % (selon le secteur) du RN de la cible affecté à la holding sous forme de dividendes pour rembourser l’emprunt
• un remboursement annuel de la dette / CAF > 120 %
• une dette financière nette / EBE < 3 à 5
• un earn out peut être accepté, à la double condition qu’il soit limité dans le temps (2 ans, 3 ans : à voir) et qu’il ne « pompe » pas tout le résultat restant !


6) Quel financement bancaire aujourd’hui ?

• Un durée de prêt de 7 ans maximum
• Retenons que pour un dossier important ou tendu, la banque préférera partager le risque avec une autre banque, surtout si c’est la banque du cédant…
• Une garantie d’OSEO sera quasiment demandée pour tous les dossiers < 3 M€ de valorisation
• Un co-financement d’OSEO peut être envisagé également à travers un CDT (Contrat de Développement Transmission) - voir notre article . Les taux sont de 5,24 % en taux fixe et de euribor moyen 3 mois (1,485 %) + 3,60 %, soit 5,085 % en taux variable en Décembre 2011.
• Il est possible d’obtenir de la part d’OSEO, dans le cadre d’une société en croissance externe (mais pas pour un LBO de repreneur personne physique) un CDP (Contrat de Développement Participatif) de 300 à 3 000 K€, sur 7 ans, avec un différé de 24 mois, à échéances trimestrielles, jumelé obligatoirement à un prêt bancaire dans la proportion de 1 € de CDP pour 2 € de prêt bancaire. Les taux sont de 3,25 % (cotations Banque de France de l’entreprise de 3 à 4 +) en taux fixe et de 1,77 % en taux variable (cotations Banque de France de l’entreprise de 3 à 4 +), toujours en Décembre 2011.


7) Quel taux d’intérêt bancaire pour un LBO ?

C’est là toujours une information circonspecte de la part des banques… Disons que les dernières opérations et nos relais nous indiquent :
• Un taux fixe de 4,00 % pour un très bon dossier pour une durée de 7 ans maximum. D’autres sont à 4 % ++…
• Pour une durée de 8 ans (exception), le taux fixe peut être de 4,05 à 4,25 %.
• Un taux variable à Euribor moyen (3 ou 12 mois) + 1 à 2,10 %, toujours pour de bons dossiers… (l’Euribor moyen 3 mois est, rappelons-le, à 1,485 % ; l’Euribor moyen 12 mois est à 1,966 % au moment où nous écrivons)

Mais dans ce domaine comme dans d’autres, il faut RAS-SU-RER !

Il est à noter qui si la France était dégradée de son « AAA », cela risquerait d’avoir un impact sur les taux d’intérêt…


François AYACHE
Consultant Associé
Gestion, Conseil & Développement
01 45 08 15 52
06 80 58 40 83
francois.ayache@gcdev.fr
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Pour en savoir plus : http://www.gcdev.fr
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