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Brexit : L’histoire sans fin ou la fin d’une histoire ? Lettre de conjoncture Novembre 2019

par Octave Family Office

Le Brexit, cela pourrait être la fin d’une relation tumultueuse entre le Royaume Uni et l’Union européenne.

Le Royaume Uni se situe géographiquement en Europe mais ses relations avec le continent ont toujours été tendues. C’est pourtant le Royaume Uni, très intéressé par les perspectives commerciales qu’offre le marché commun européen, qui courtise l’Europe dès les années 1960.

Il faudra attendre 1973 pour voir l’entrée du Royaume Uni dans la communauté économique européenne.

Cependant depuis plusieurs années, aux yeux des britanniques, l’actuelle Union Européenne n’est plus l’entité que leur pays a rejoint en 1973, ce scepticisme est dû notamment aux différentes crises qui ont ébranlées les économies de certains pays membres de l’Union et à cela s’ajoute des désaccords avec Bruxelles sur l’immigration, la politique budgétaire et la liberté de circulation des biens et des personnes

Consultés par référendum le 23 juin 2016, les Britanniques ont voté à 51,9 % en faveur du retrait du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Ils ont ainsi décidé de mettre un terme à la participation de leur pays au processus d’intégration européenne, qu’une partie de plus en plus importante de la population jugeait excessivement contraignant.

Ce résultat crée un bouleversement politique en Grande Bretagne avec la démission du premier ministre David Cameron et la nomination de Theresa May à sa place. La première ministre conservatrice, a décidé d’activer l’article 50 du traité sur l’Union européenne – dit traité de Maastricht –, lequel permet à un État membre de se retirer de l’Union.

A la suite du déclenchement de l’article 50 du traité sur l’Union européenne le 29 mars 2017, le Royaume-Uni et les 27 autres pays membres de l’Union européenne se sont donné deux ans pour préparer la sortie effective du pays. Cette échéance a maintes fois été repoussée.

Entre juillet 2016 et juillet 2019, c’est la Première ministre Theresa May qui a mené les discussions sur la sortie de son pays face aux négociateurs européens.

Démissionnaire, elle a été remplacée par Boris Johnson le 23 juillet 2019. Boris Johnson s’est dit alors prêt à assumer une sortie sans accord.

Mais le Parlement britannique a voté à une large majorité une loi « anti-no deal », le Benn Act. Celle-ci a donné jusqu’au 19 octobre au Premier ministre pour conclure un nouvel accord de sortie avec Bruxelles ou pour convaincre le Parlement d’accepter une sortie sans accord. A défaut, Boris Johnson avait pour obligation de solliciter les Vingt-Sept en leur demandant un report du Brexit au 31 janvier 2020.

Le 17 octobre, Bruxelles et Londres s’entendent sur un nouvel accord de sortie du Royaume-Uni de l’UE.

Finalement, c’est bien le 31 janvier 2020 qui a été fixé par les ambassadeurs des Etats membres, réunis à Bruxelles le 28 octobre, comme nouvelle date du Brexit.

Ce feuilleton qui agite l’Europe et a des répercussions sur le reste du monde est encore loin de s’achever et on mesure encore difficilement les conséquences politiques et économiques des décisions à venir pour le Royaume-Uni et pour l’Union Européenne.

Dans l’hypothèse où le Brexit est entériné, l’Union européenne perd l’une de ses trois grandes puissances, une des plus importantes places financières au monde, et l’un des seuls Etats européens entretenant une armée régulière importante.

L’un des points majeurs de discorde entre le Royaume Uni et l’UE concerne la situation délicate de l’Irlande du Nord, pour laquelle certains s’inquiètent d’une remise en question de l’équilibre trouvé après 30 années de guerre civile.

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pourrait mettre en danger l’accord du Vendredi Saint signé en 1998. Le retour à une frontière physique pourrait également entraver la circulation des 30 000 personnes qui voyagent chaque jour d’un côté et de l’autre de l’île, ainsi que les échanges commerciaux, entre les deux parties de l’île.

Le nouvel accord conclu entre Boris Johnson et les Européens contient une alternative au « backstop », qui a été supprimé. Après la période de transition, qui se terminera le 31 décembre 2020 ou 2022, l’accord prévoit que l’Irlande du Nord continue d’appliquer, dans tous les cas, une partie de la réglementation européenne. Cela pour éviter le rétablissement d’une frontière physique entre les deux Irlande : les marchandises produites en Irlande du Nord pourront entrer dans l’UE sans contrôles, et les produits provenant du reste du Royaume-Uni ou de pays tiers ayant vocation à être vendus dans le marché unique seront contrôlés dans les points d’entrée en Irlande du Nord.

Les conséquences économiques du Brexit sont nombreuses et affecteront l’UE comme le Royaume Uni.

Les experts du Trésor britannique ont étudié plusieurs pistes possibles de renégociation des traités. Si le Royaume-Uni négociait avec l’UE un accord de libre-échange similaire à celui liant le Canada au bloc européen, chaque foyer britannique perdrait plus de 4000 livres de revenus par an (5.000 euros).

Le produit intérieur brut (PIB) du pays serait d’ici à 2030 inférieur de 6% à ce qu’il aurait été en cas de poursuite de l’aventure européenne.

Sortir de l’UE signifie également pour la City perdre le passeport qui permet aux établissements financiers londoniens d’opérer sur tout le continent. Les conséquences pourraient être significatives pour le secteur financier qui représente une part importante de la création de richesse au UK.

Il faut également noter que de nombreuses entreprises hors Europe utilisent le Royaume-Uni comme porte d’entrée vers l’Europe. Or certaines d’entre elles ont prévenu qu’elles relocaliseraient leur siège européen en cas de Brexit.

Entre les échanges commerciaux qui risquent d’être affectés et l’emploi en perte de vitesse, la croissance britannique devrait se réduire.

Le Brexit aura des conséquences sur l’emploi dû à la panne de croissance. Dans son «scénario limité», le FMI anticipe un taux de chômage à 5,3% en 2017, contre 5% aujourd’hui et à 6,5% d’ici deux ans. Le Brexit coûterait environ 129 milliards d’euros de perte d’activité, ce qui se traduirait par 950 000 emplois en moins d’ici à 2020. Le secteur financier serait parmi les plus impactés.

Les impacts économiques pourraient être plus supportables pour l’Europe.

Toutefois, si des accords ultérieurs de libre-échange ne sont pas conclus avec l’UE, la France fera partie des six pays les plus touchés par le Brexit selon le cabinet Euler Hermes.

Personne ne sait vraiment prédire quelles seront les conséquences, notamment économiques, pour le Royaume-Uni et ses partenaires comme la zone euro.

Paradoxalement, les prévisions actuelles semblent donc optimistes. Car les économistes utilisent encore des scénarios de Brexit avec un accord ce qui pourrait ne pas être le cas en fonction du résultat des élections anticipées de décembre ou de tout autre aléa impossible à envisager.

Quelle que soit l’issue de cette période de relations complexes entre le Royaume uni et l’Union Européenne, les conséquences politiques et économiques à venir seront durables et affecteront l’ordre économique mondial. Il s’agit bien de la fin d’une époque.

Pour en savoir plus : http://octave-fa.com
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