
Mercredi 09 Novembre 2011 à 17h26
Berlin se résout à reprendre une part de 7,5% d'EADS à DAIMLER
Daimler s'engage à conserver jusqu'à fin 2013 son paquet restant de 7,5%, selon ces sources.
Cette solution fait l'objet d'un accord de principe entre le ministre de l'Economie, celui des Finances et la chancellerie, a-t-on indiqué, et marque la fin pour le moment des efforts de Berlin pour trouver un investisseur privé pour reprendre les parts de Daimler.
Les tractations, impliquant également les actionnaires français, se sont accélérées ces derniers jours pour arriver à une solution avant jeudi, date limite pour faire figurer le poste "EADS" dans le budget 2012 de l'Allemagne.
La part en question vaut entre 1,2 à 1,3 milliard d'euros au cours de Bourse actuel, a-t-on précisé de même source.
Mais le rachat par l'Etat ne pourra se faire qu'après le 30 juin 2012. Il implique en effet une modification de son droit des acquisitions par les Pays-Bas, où EADS a son siège. Or, selon le droit en vigueur dans ce pays, en acquérant 7,5%, Berlin serait forcé de lancer une offre sur tout le capital ce qui n'est "pas dans l'intérêt du gouvernement allemand".
La Haye est d'accord pour modifier les règles, et a promis de le faire d'ici le 30 juin 2012, ont précisé les sources.
Daimler avait signalé il y a quelques mois son intention de se désengager d'EADS, lançant une vague de spéculation sur l'avenir de la participation allemande dans le groupe, dont l'actionnariat et la direction obéissent à un strict principe de parité franco-allemande.
Le constructeur automobile détient 15% du capital d'EADS et 22,5% des droits de vote. Côté français, 22,5% sont aux mains de l'Etat (par l'intermédiaire du holding Sogepa) et du groupe Lagardère.
Les manoeuvres allemandes annoncées mercredi "sont du ressort de nos actionnaires et nous ne commentons pas", s'est contenté de déclarer EADS mercredi.
Pour Daimler, la participation dans la maison mère d'Airbus n'est plus stratégique. Le groupe de Stuttgart (sud) s'est toutefois engagé non seulement à garder le solde de 7,5% "tout au long de l'année 2013" mais aussi à "respecter ses engagements à l'égard de la direction". Deux représentants de Daimler siègent au conseil d'administration d'EADS (sur 11 membres).
La priorité de Berlin était ces derniers mois de trouver un repreneur allemand privé pour préserver l'équilibre franco-allemand. C'est surtout du côté du ministère de l'Economie, dirigé par le libéral (FDP) Philipp Rösler, que venait la pression pour une solution privée.
Mais "nous avons reconnu qu'il n'était pas faisable d'organiser quelque chose à court terme, au vu de la situation difficile sur les marchés de capitaux", selon les sources du ministère.
Daimler pour sa part n'avait jamais caché sa préférence pour une solution publique.
La part sera détenue par la banque publique KfW, également gardienne des parts de l'Etat dans Deutsche Telekom et Deutsche Post, par exemple.
"L'objectif n'est pas une participation à long terme", dit-on toutefois au ministère.
Manifestement, les investisseurs privés ne se sont pas bousculés au portillon. Le nom du fonds souverain qatari Qatar Holdings avait un temps circulé, mais "il n'y pas eu de négociations poussées" avec le riche émirat gazier, indique-t-on à Berlin.
EADS
LAGARDERE
DEUTSCHE TELEKOM
DEUTSCHE POST
DAIMLER
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