Mercredi 07 mai 2025 à 16h00
En difficulté financière, le pionnier mondial de la plongée sous-marine Aqualung, fondé en 1946 par Jacques-Yves Cousteau, a entamé des négociations exclusives avec le groupe autrichien Head en vue de lui céder 100 % de son capital.
Basé près de Nice, Aqualung traverse une période de turbulences marquée par une forte dette et une instabilité de gouvernance, avec cinq dirigeants successifs depuis 2017. L’entreprise, connue historiquement sous le nom de La Spirotechnique, avait été reprise fin 2023 par la banque d’affaires Barings, déjà détentrice d’une partie de sa dette, suite au désengagement du fonds Montagu Private Equity. Début mai 2024, Barings a nommé Victor Vadaneaux au poste de CEO, dans le but de redresser durablement l’entreprise.
Acteur mondial de référence dans les équipements de plongée, Aqualung emploie 580 personnes, dont plus de 200 en France, et affiche un chiffre d’affaires avoisinant les 100 millions d’euros. Un tiers de son activité concerne les marchés militaire et professionnel, avec des clients prestigieux comme la Marine nationale française et 53 forces armées à l’international. Les deux tiers restants se concentrent sur la plongée de loisirs, avec des marques phares telles qu’Aqualung, Apeks et Aquasphere.
Dans le cadre d’une stratégie de recentrage initiée en 2024, certaines activités périphériques, notamment aux États-Unis, ont été cédées afin de recentrer l’offre sur le cœur de métier : les équipements de plongée.
Le groupe Head, qui compte plus de 2 500 collaborateurs dans le monde, est déjà présent dans les domaines des sports d’hiver, des sports de raquette, du sportswear et des sports nautiques. Il a manifesté son ambition de développer Aqualung, en particulier sa division militaire et professionnelle, jugée stratégique et à fort potentiel de croissance.
La transaction reste soumise à un accord sur les modalités financières entre Head et Barings. Si le projet de reprise suscite l’espoir d’un nouvel élan pour Aqualung, des incertitudes persistent quant aux éventuelles conséquences sur l’emploi.
Source : Fusacq