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Témoignages

Jean-Marc Delassaux, repreneur FUSACQ

Jean-Marc Delassaux, 50 ans, Repreneur Fusacq
Société ERI Automation, Etude et Réalisation de machines spéciales pour l’industrie, 92 salariés

Après une riche carrière professionnelle au sein de SAGEM, Jean-Marc Delassaux décide de se mettre à son compte en reprenant la PME ERI Automation en avril 2008.

« Si la situation de l’entreprise que vous voulez reprendre est tendue,
il est très difficile de trouver un concours bancaire, même très limité. »


FUSACQ : Pour quelle raison vous-êtes vous lancé dans la reprise d’entreprise ? Quel est votre parcours ?

Jean-Marc Delassaux : J’ai occupé, au cours de ma carrière professionnelle, différents postes en recherche, production, commercial et direction au sein d’une grande société (SAGEM, groupe SAFRAN). Je trouvais l’organisation de plus en plus pesante et j’ai donc désiré retrouver un job plus dynamique que, d’après moi, seule une PME pouvait m’offrir.



Quel type de cible recherchiez-vous ?

Compte tenu de mon expérience, une entreprise à fort potentiel technique, dans le domaine de la machine spéciale, de la mécano-soudure ou du service industriel.



Combien de temps avez-vous mis pour reprendre une entreprise ?

7 mois et demi. J’ai quitté physiquement mon ancienne entreprise début octobre 2007. Puis, j’ai mis 2 mois pour trouver une dizaine de cibles, 2 mois pour faire un choix, 1 mois et demi pour négocier la promesse, 2 mois et demi pour obtenir les concours bancaires, créer une SAS holding et signer la cession (le 30 avril 2008).



Comment avez-vous trouvé votre cible ?

J’ai trouvé la société ERI Automation sur FUSACQ, par l’intermédiaire de M. Jean Louis COEDEL de la société STEVIMMAC.



Pouvez-vous nous décrire la société ?

La société ERI Automation est une société d’étude et réalisation de machines spéciales pour l’industrie avec un effectif proche de 100 personnes. Elle se situe en Touraine, à proximité de la ville de Tours.



Quelles sont les caractéristiques qui ont retenu votre attention ?

Tout d’abord, le marché sur lequel opère l’entreprise, sa technicité, sa taille et sa réputation. Son emplacement également, à proximité des autoroutes, du TGV, de Paris et de ses aéroports. Enfin, elle présente des possibilités intéressantes de développement.


Pouvez-vous nous raconter la prise de contact avec le cédant ?

Les contacts ont été excellents durant tout le process : du premier rendez-vous à la fin du mois de novembre 2007 jusqu’à la reprise et également pendant les phases de négociation. Le cédant a apprécié que je vienne avec un dossier bien préparé, une première analyse financière et des questions précises. Réciproquement, j’ai apprécié qu’il apporte des réponses rapides et claires à ces questions.

Date de la reprise : avril 2008
Délai de recherche : 7 mois et demi
Profil du repreneur : ingénieur
Nom de la société reprise : ERI Automation
Apport personnel : 360 000 €
Localisation : Joué-Lès-Tours
Age : 50 ans
Situation familiale : marié, 2 grands enfants
Effectif de l’entreprise : 92 personnes


Souhaitiez-vous rencontrer l’équipe avant la finalisation de l’opération ?

J’aurais bien aimé rencontrer l’équipe de direction avant de faire une offre, mais cela ne m’a pas été permis. Rétrospectivement, j’aurais sans doute dû insister davantage.



Quand avez-vous commencé à évoquer le prix de cession ?

Le prix demandé me semblait exorbitant par rapport à la situation financière apparente de l’entreprise (le prix final a été 3 fois plus faible). J’ai donc abordé le sujet dès la première réunion pour établir si le vendeur en était conscient ou s’il était figé sur son prix (j’avais eu une expérience malheureuse sur ce sujet lors de mon départ de la SAGEM). Le cédant paraissant ouvert, je n’en ai plus reparlé avant de faire ma première offre début janvier 2008. Les conditions et le prix ont été fixés le 20 février 2008, à la signature de la promesse.



Comment s’est passée la mise en place du financement ?

Ayant préparé un Business Plan en parallèle de la négociation, j’ai pu immédiatement le porter à 8 banques. Bilan : 3 accords, 3 refus et deux accords potentiels, mais hors délai. Si la situation de l’entreprise que vous voulez reprendre est tendue, il est très difficile de trouver un concours bancaire, même très limité. Les banques prêtent plus facilement des sommes importantes pour une société au passé florissant, même si le remboursement risque d’être difficile en cas de retournement de tendance. OSEO m’a prêté un tiers de mes emprunts et a largement contribué à permettre la reprise (n’hésitez pas à consulter OSEO en parallèle avec les banques, même si vous ne demandez que sa caution, ça vous fera gagner du temps).



Quelle phase a été la plus compliquée lors du process de reprise ?

Tout d’abord, se jeter dans le vide en décidant de quitter mon poste de direction, sans aucune visibilité. Ensuite, le montage de la SAS holding et son financement m’ont bien occupé jusqu’au bout, et j’ai pensé un moment ne pas arriver à boucler l’opération dans les délais.



Quels conseils donneriez-vous aux cédants et aux repreneurs ?

Au repreneur : du courage. On parle souvent de la solitude du chef d’entreprise. Le repreneur est encore plus seul, généralement avec peu de conseils de la part de son entourage. Même si le repreneur s’entoure d’un expert-comptable et d’un avocat, c’est lui qui décide que c’est cette entreprise là qu’il va acheter et pas une autre. Ensuite de ne pas faire l’audit comptable trop tard. Je l’ai fait peu avant la signature de l’acte de cession, et ça m’a peu servi. Enfin, d’essayer de rentrer en contact avec du personnel de l’entreprise pour connaitre l’état d’esprit réel et la culture de l’entreprise.

Au vendeur : de ne pas mettre la société en danger pour son intérêt personnel.